AMÉRIQUE (Structure et milieu) Géologie
Les Amériques et la tectonique globale
Les Amériques et les modèles géodynamiques
À l'instar de l'Ancien Monde, les Amériques fournissent des informations sur les modèles géodynamiques principaux, qu'il s'agisse de l'ouverture océanique, des subductions océanique et continentale, de l'obduction ophiolitique ou de la collision continentale.
Les différents stades de l'ouverture océanique y sont représentés, qu'il s'agisse du stade de début, avec le golfe de Californie (ou mer de Cortés), qui appelle une comparaison avec la mer Rouge, ou du stade adulte, dont l'Atlantique est l'exemple accompli.
À l'exception du secteur californien, les Amériques sont frangées, au long du Pacifique, par une subduction océanique continue, à laquelle s'ajoutent les subductions océaniques de l'arc des Antilles et de l' arc de la Scotia (ou des Sandwich du Sud). Si ces dernières appartiennent au type des arcs insulaires, si bien représenté dans l'ouest du Pacifique, les subductions de la façade occidentale des Amériques caractérisent, quant à elles, un type original, celui des cordillères, d'altitude élevée, et sans mers marginales associées. Sans qu'on puisse y voir a priori une relation de cause à effet, on notera cependant que l'activité des subductions de l'est du Pacifique a été beaucoup plus importante au cours du temps que celle des subductions de l'ouest du Pacifique. En face de l'Asie, la croûte océanique est d'âge secondaire : elle date du Jurassique supérieur (140 Ma) face au Japon, du Crétacé inférieur (plus de 100 Ma) face à l'Asie continentale. En face des Amériques, au contraire, il n'existe que des croûtes océaniques tertiaires, relativement anciennes face à l'Amérique du Sud, où elles datent de l'Éocène (60 Ma), plus récentes face à l'Amérique centrale, où elles datent du Miocène (12 Ma), d'âge subactuel au large du nord-ouest des États-Unis et du sud-ouest du Canada. La vitesse de subduction dans l'est du Pacifique, face aux cordillères, a été beaucoup plus grande que dans l'ouest du Pacifique : plusieurs milliers de kilomètres de croûte océanique ont été subductées sous les Amériques, alors que l'équivalent ne l'a pas été sous l'Asie.
En ce qui concerne l' obduction et la collision, les Amériques représentent un modèle probablement moins riche que l'Ancien Monde, qui, avec les chaînes allant de Gibraltar à l'Indonésie, est particulièrement complet. Cependant, le domaine caraïbe en donne un bon exemple, souvent mal compris parce qu'il est aujourd'hui marin en grande partie, à l'instar du domaine méditerranéen, auquel on le compare à juste raison. Mais, à la fin du Jurassique (vers 140 Ma) puis vers le milieu du Crétacé (vers 100 Ma), des obductions et des collisions remarquables se sont produites qui mettaient en relation Amérique du Nord et Amérique du Sud. Après quoi les communications entre ces deux continents seront plusieurs fois établies sans que l'on puisse précisément faire la part de ce qui était collision continentale proprement dite et passage par des bretelles volcaniques émergées, dont l'Amérique centrale d'aujourd'hui donne l'exemple. Sur ce point, rien ne peut être dit avec certitude des Antilles australes qui entourent la mer de la Scotia, sauf que leurs structures, de nature comparable à celles des Antilles tropicales du domaine caraïbe, doivent relever de la même explication. Mais il est impossible, dans l'état actuel des connaissances, de fixer une chronologie aux éventuelles collisions qui ont pu survenir entre l'Amérique du Sud et l'Antarctique, si toutefois elles se sont produites.
Le domaine caraïbe pose le problème particulier des communications entre la Téthys[...]
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Écrit par
- Jean AUBOUIN : membre de l'Institut
- René BLANCHET : recteur à l'Académie de Nice
- Jacques BOURGOIS : docteur d'État, directeur de recherche au C.N.R.S.
- Jean-Louis MANSY : professeur à l'université des sciences et techniques de Lille, docteur ès sciences
- Bernard MERCIER DE LÉPINAY : chargé de recherche au C.N.R.S., agrégé de l'Université, docteur ès sciences
- Jean-François STEPHAN : professeur à l'université de Nice-Sophia Antipolis, directeur de l'Institut de géodynamique
- Marc TARDY : agrégé de sciences naturelles (option sciences de la Terre), docteur d'État, professeur à l'université de Savoie
- Jean-Claude VICENTE : maître de conférences, département de géotectonique, université de Paris-VI-Pierre-et-Marie-Curie
Classification
Médias
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