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AMMAN

Capitale du royaume hachémite de Jordanie, Amman est située sur une zone de plateaux du nord-ouest du pays à une altitude moyenne de 900 mètres. Cet ancien centre des Ammonites, qui la nommaient Rabbath Ammon, connut une période de prospérité à la période gréco-romaine, sous le nom de Philadelphia. La ville actuelle en conserve d'imposantes ruines et un théâtre restauré à l'époque contemporaine. Amman déclina après la conquête musulmane et ne reprit vie que lorsque l'Empire ottoman y installa des Circassiens en 1878 et qu'une gare du chemin de fer du Hedjaz y fut construite en 1903.

En 1921, l'émir Abdallah choisit la ville pour capitale de l'émirat de Transjordanie, au détriment de Salt, jusqu'alors principal centre administratif de la région. Dès lors, son destin est lié à la géopolitique du Moyen-Orient. La ville accueille une première vague de réfugiés palestiniens en 1948, puis une deuxième en 1967. Le pouvoir jordanien favorise le développement d'Amman, au détriment des villes palestiniennes de Cisjordanie. Pendant la guerre du Liban, elle bénéficie du redéploiement d'activités délocalisées de Beyrouth. En 1990, sa population enfle encore, lors du retour des expatriés consécutif à la guerre du Golfe. Amman devient ensuite une ville refuge pour les élites de l'Irak sous embargo. Après l'invasion de ce pays par les troupes américano-britanniques en 2003, une vague massive d'exilés irakiens s'installent plus ou moins durablement dans la capitale jordanienne.

Amman compte aujourd'hui, dans son enveloppe municipale élargie en 2006, environ 2,4 millions d'habitants, soit 39 p. 100 de la population jordanienne et 42 p. 100 des emplois. En réalité, la ville forme, avec Zarqa et Russeifah, une conurbation qui regroupe plus de 50 p. 100 des Jordaniens. Outre les fonctions de commandement politique, Amman concentre 67 p. 100 des emplois des services haut de gamme aux entreprises, un secteur hôtelier très développé, et des activités hospitalières et médicales à vocation régionale ; 72 p. 100 des emplois de l'industrie sont localisés dans les gouvernorats d'Amman et Zarqa. Depuis 2003 et à la faveur de la guerre civile en Irak, Amman est une capitale par défaut pour ce pays.

Cette très forte croissance démographique a entraîné un développement urbain considérable. Le site d'origine est une vallée encaissée parcourue par le Wadi Amman, dans laquelle se niche le balad, principale centralité commerciale aujourd'hui paupérisée. On y trouve la grande mosquée construite en 1924 et les principaux monuments. La ville s'est rapidement étendue sur les collines pentues qui l'encadrent. Le bâti, d'une grande unité, se compose de villas et de petits immeubles couverts de pierre blonde, entre lesquels s'intercalent des cyprès, les minarets des mosquées et quelques clochers d'églises.

Un urbanisme inspiré du modèle de la garden city a défini le cadre de la croissance, à travers un réseau de voies rapides pour automobiles et un zonage qui, s'il privilégie globalement les faibles densités, accentue la ségrégation sociale. À l'ouest se mêlent les quartiers résidentiels aisés et les grands hôtels, les administrations, les quartiers d'affaires, les ambassades, l'université de Jordanie. L'est et le sud de la ville, où se regroupent des camps palestiniens (Jabal Hussein, Wihdat) et des quartiers informels, sont beaucoup plus populaires. Les deux secteurs urbains communiquent mal, faute de transports collectifs performants. Ils s'opposent aussi par leur mode de vie : à l'ouest, niveaux de vie et d'instruction plus élevés, occidentalisation ostentatoire (usage fréquent de l'anglais, développement de malls). Dans les quartiers populaires, la pauvreté est forte, les familles plus nombreuses, le[...]

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    ...d'accroissement annuel (2009) est de 2,4 %, 65 % de la population ayant moins de vingt ans. En 2012, 82 % des Jordaniens habitaient les villes. Trois grandes villes, Amman (2,2 millions d'hab. en 2007), Zarka (1,5 million d'hab.) et Irbid (300 000 hab.), concentrent la majorité de la population.