AMMONIFICATION ou AMMONISATION
Conditions écologiques de l'ammonification
On considère qu'en culture, les conditions favorables aux ammonificateurs des sols sont une température de 30 0C, et une hydratation à 60 p. 100 de la capacité de rétention de la terre, ce qui garantit une bonne aération. Ces conditions idéales sont loin d'être réunies dans les milieux naturels très divers où se déroule l'ammonification et il est même vraisemblable qu'en certains biotopes elles auraient plutôt un effet inhibiteur.
En effet, la particularité la plus remarquable de la microflore ammonifiante, prise globalement, est de témoigner d'une étonnante résistance à l'égard de conditions apparemment défavorables : acidité ou alcalinité du substratum, variations importantes de la température et de l'hydratation, absence d'air. Une aussi large tolérance ne s'explique qu'en admettant la présence, ici ou là, dans ces milieux a priori hostiles, de microflores différentes, relativement spécialisées écologiquement.
Quoi qu'il en soit, le taux d'ammonification doit moins à la nature de la population microbienne responsable qu'à la composition des matières organiques qui sont minéralisées. Le taux est faible lorsque le carbone C excède largement l'azote N (C/N= 25), il est fort dans le cas contraire (C/N= 10). Ce fait joue un rôle important dans les variations saisonnières de l'ammonification tant dans les sols que dans les eaux :
– En mer, l'azote ammoniacal est, de façon régulière, relativement abondant l'hiver ; au printemps il diminue d'une manière irrégulière. Ces phénomènes, qui n'intéressent que les eaux superficielles, sont en rapport avec des variations concomitantes de la densité et de la composition des matières organiques planctoniques. Celles-ci en arrivent à bloquer la minéralisation bactérienne (phase dystrophique).
– Dans les sols, la composition des résidus organiques frais et celle des humus n'est pas seule en cause. Les variations de température et d'humidité agissent directement sur l'activité de la microflore. De plus, la texture et la structure du sol interviennent : une terre riche en colloïdes agglomérés en agrégats grumeleux stables offre à l'ammonification le meilleur substrat. L'ammoniac formé tend à se fixer facilement sur les complexes argilo-humiques ou les acides libres. Au total, les facteurs physico-chimiques ont ici une influence notable sur le déroulement et le résultat de l'ammonification. Cette fonction peut donc être considérée comme pédologiquement spécifique.
On signalera enfin le rôle des vers, insectes, acariens, etc. : la pédofaune, par son activité fouisseuse et ses déjections, contribue à créer les conditions structurales et microbiologiques d'une bonne ammonification.
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Écrit par
- Didier LAVERGNE : docteur en médecine
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Autres références
-
SOLS - Microbiologie
- Écrit par Yvon DOMMERGUES
- 7 138 mots
- 5 médias
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