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AMPHIBOLES & PYROXÈNES

Pyroxènes

Propriétés physiques

Les pyroxènes cristallisent également soit dans le système orthorhombique, soit dans le système monoclinique. Leurs formes sont en général beaucoup plus trapues que celles des amphiboles, dont ils se distinguent par l'existence de deux clivages perpendiculaires assez grossiers. Les macles sont fréquentes, en gouttière ou en sablier. Les faces sont souvent très nettes dans les cristaux que l'on peut extraire des projections volcaniques, mais les dimensions sont plutôt d'ordre centimétrique. On rencontre dans les skarns et les pegmatites des cristaux de grande taille, parfois utilisés comme gemmes. La coloration varie suivant la teneur en fer du vert clair au brun sombre, presque noir ; la présence de chrome ou de sodium entraîne souvent une coloration vert vif, alors que les pyroxènes lithiques sont généralement roses ou jaunes.

Structure

La structure des pyroxènes est moins complexe que celle des amphiboles puisqu'ils sont constitués de chaînes simples de tétraèdres SiO4, là encore disposés parallèlement à l'axe c et dont la section est celle d'un trapèze moins étiré. Dans l'enstatite, Mg2Si2O6, les ions Mg2+ sont disposés deux par deux suivant les bases des trapèzes et les points faibles de la structure font apparaître deux plans de clivage à 900.

Enstatite - crédits : Encyclopædia Universalis France

Enstatite

Clivages basaux des pyroxènes - crédits : Encyclopædia Universalis France

Clivages basaux des pyroxènes

L'analyse cristallographique montre qu'il convient de distinguer deux types de sites pour les cations interstitiels : des sites M1, limités par six atomes d'oxygène, et des sites M2, un peu plus volumineux, entourés cette fois de huit oxygènes. Les ions de petite taille (Mg, Fe) occupent toujours les sites M1. Lorsqu'ils sont seuls présents, ils occupent également les sites M2, ce qui correspond à une symétrie orthorhombique (orthopyroxènes) ; en revanche, quand il existe des ions plus volumineux (Ca, Na), nécessairement situés en M2, la symétrie devient monoclinique par glissement latéral des chaînes élémentaires ( clinopyroxènes). Par chauffage vers 1 100 0C, les orthopyroxènes acquièrent le faciès monoclinique. La possibilité de solutions solides entre termes extrêmes dépend donc des proportions relatives de Ca, Mg, Fe, mais aussi de la température, et les composés intermédiaires présentent fréquemment au cours de leur refroidissement des phénomènes complexes d'exsolution ou d'inversion. L'étude minéralogique détaillée des pyroxènes est donc très délicate, et fait appel de plus en plus à des techniques élaborées (microsonde électronique, effet Mössbauer), mais elle permet d'obtenir des informations précises sur l'évolution thermique des roches qui les renferment.

Les principaux types et leurs paragenèses

Analyses de pyroxènes naturels diagramme Ca-Mg-Fe - crédits : Encyclopædia Universalis France

Analyses de pyroxènes naturels diagramme Ca-Mg-Fe

La classification des pyroxènes est fondée en grande partie sur leurs teneurs respectives en Ca, Mg, Fe, et un diagramme triangulaire permet de faire apparaître la fréquence des différents types et l'existence de domaines d'immiscibilité.

Il faut cependant tenir compte dans bien des cas d'éléments importants comme Na, Fe3+, Ti, et on distinguera ici quatre grands sous-groupes.

Orthopyroxènes

Les orthopyroxènes, pratiquement dépourvus de calcium, forment une série continue entre l'enstatite Mg2Si2O6 et la ferrosilite Fe2Si2O6 ; les termes intermédiaires constituent les hypersthènes. La variété «  bronzite » possède un clivage fin supplémentaire et un reflet cuivré. Ces pyroxènes se rencontrent dans un grand nombre de roches basiques et ultrabasiques, et dans des formations métamorphiques de degré élevé (granulites) ; ils sont typiques des laves de la série calco-alcaline.

Pyroxènes calciques

Les pyroxènes calciques, tous monocliniques, comprennent, d'une part, la série qui va du diopside CaMgSi2O6 à l' hedenbergite CaFeSi2O6, d'autre part, le grand groupe des augites, plus pauvres en Ca et souvent riches en Cr, Ti, Al,[...]

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Écrit par

  • : professeur de géologie à l'université de Bretagne-Occidentale, Brest

Classification

Médias

Couche tétraédrique Si<inf>4</inf>O<inf>11</inf>(OH) des phyllosilicates - crédits : Encyclopædia Universalis France

Couche tétraédrique Si4O11(OH) des phyllosilicates

Agencement des chaînes silicatées - crédits : Encyclopædia Universalis France

Agencement des chaînes silicatées

Clivages basaux des amphiboles - crédits : Encyclopædia Universalis France

Clivages basaux des amphiboles

Autres références

  • AMIANTE ou ASBESTE

    • Écrit par , et
    • 3 488 mots
    ...variétés principales d'amiante : la serpentine, représentée notamment par la chrysotile, ou « amiante blanc » (95 p. 100 de la production mondiale), et les amphiboles, qui comprennent cinq espèces distinctes : le crocidolite ou « amiante bleu », l'amosite ou « amiante brun », la trémolite, l'anthophyllite...
  • AMPHIBOLITES

    • Écrit par
    • 795 mots

    Les amphibolites sont des roches métamorphiques constituées essentiellement d'amphibole alumineuse (hornblende) et de feldspath plagioclase (généralement, andésine à labrador), en proportions variables, avec ou sans quartz. Il s'y associe parfois du pyroxène (diopside), du mica biotite, du grenat,...

  • ANDÉSITES ET DIORITES

    • Écrit par , , et
    • 2 066 mots
    • 2 médias
    ...distingue généralement les andésites basiques (SiO2 : de 52 à 57 p. 100) des andésites stricto sensu ou andésites acides (SiO2 : de 57 à 63 p. 100). Sur le plan minéralogique, la principale variation observée réside dans l'absence ou la présence de phénocristaux d'amphibole de type hornblende, qui...
  • BASALTES ET GABBROS

    • Écrit par , et
    • 3 670 mots
    • 2 médias
    Les basaltes sont des roches très sombres où l'on ne distingue guère à l'œil nu que quelques cristaux isolés de pyroxènes noirs ou éventuellement d'olivine jaune. La densité est élevée (voisine de 3), sauf pour les types vacuolaires ou les scories.
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