ANABAPTISME
Le « royaume de Dieu à Münster »
L'affaire dite du « Royaume de Dieu à Münster » (Westphalie) se rattache aux conséquences de la prédication d'Hofmann, d'une part, et aux circonstances socio-religieuses propres à l'introduction de la Réforme dans cette ville, d'autre part. Bernard Rothmann, le prêtre catholique responsable du passage de la cité au luthéranisme (1532), se convertit en effet bientôt (1533-1534) à l'anabaptisme hofmannien. Dès mars 1534, la ville se trouva sous l'influence à peu près complète des anabaptistes, dont beaucoup étaient venus d'autres régions d'Allemagne et de Hollande. Jean Matthijs, chef du mouvement hollandais, s'éloignant des préceptes de Hofmann, parlait désormais de détruire les impies par les armes, et voyait en Münster la future Jérusalem céleste. Il organisa la ville – d'ailleurs assiégée par les troupes du prince-évêque – sur les bases d'une totale communauté des biens. Mais il devait périr le 4 avril 1534, dans une escarmouche, sous les murs de la cité. Il fut remplacé par Jean de Leyde, autre Hollandais. Celui-ci s'empara de l'ensemble des leviers de commande et, se donnant le titre de « Roi de justice », établit une véritable théocratie fondée sur une lecture de l'Ancien Testament qui ramenait jusqu'à la polygamie dans ses filets. Toute l'affaire se termina dans le sang et les ruines, lorsque, en juin 1535, les troupes de l'évêque purent reprendre la ville. Jean de Leyde fut brûlé. Quelques rescapés de l'aventure munstérienne finirent par se joindre à des formes « pacifiques » ou parfois « spiritualistes » de l'anabaptisme.
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Écrit par
- Jean SÉGUY : docteur ès lettres et sciences humaines, maître de recherche au C.N.R.S., chargé de conférences à l'École des hautes études en sciences sociales
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