BALCZÓ ANDRÁS (1938- )
András Balczó fut l'un des plus brillants représentants de l'école hongroise de pentathlon moderne dans les années 1960 : de 1963 à 1969, il fut cinq fois consécutivement champion du monde à titre individuel et par équipes, ajoutant un titre mondial par équipes en 1970. Champion olympique par équipes en 1960 et en 1968, il dut pourtant attendre 1972 et les Jeux de Munich pour obtenir enfin la médaille d'or olympique à titre individuel.
Né le 16 août 1938, András Balczó est un excellent nageur, un coureur à pied solide et affiche des performances régulières à l'escrime, autant de qualités qui lui permettent de se distinguer en pentathlon moderne et de multiplier les victoires. Il participe pour la première fois aux jeux Olympiques en 1960 à Rome, dans une édition qui voit la fin de la mainmise de la Suède sur le pentathlon moderne (depuis 1912, année de l'inscription de cette discipline au programme, les Suédois ont remporté tous les titres) et l'émergence de l'école hongroise : alors que ses compatriotes Ferenc Nemeth et Imre Nagy s'adjugent les médailles d'or et d'argent, il échoue au pied du podium ; pénalisé par une sévère contre-performance dans l'épreuve de tir (il prend la trente-sixième place), il remonte dans le classement à l'occasion des compétitions de natation (premier) et de cross-country (deuxième), mais il ne peut pas arracher la médaille de bronze à l'Américain Robert Beck, pourtant en grande difficulté dans cette course de 4 kilomètres (Balczó le devance de plus d'1 minute). Il se console néanmoins avec la médaille d'or par équipes, l'addition des résultats des trois Magyars offrant la victoire à la Hongrie, loin devant l'U.R.S.S. Malgré son premier titre de champion du monde obtenu en 1963, il n'est pas retenu pour les Jeux de T̄okȳo en 1964 et doit donc attendre huit ans et l'édition de Mexico pour défendre de nouveau ses chances aux Jeux. Alors quadruple champion du monde, il est le grand favori de la compétition. Pourtant, un adversaire inattendu se dresse sur le chemin de sa gloire : le Suédois Björn Ferm. Après les quatre premières épreuves, celui-ci, qui a notamment terminé premier de la compétition d'équitation et s'est classé deuxième du 300 mètres nage libre, se trouve en tête. Néanmoins, chacun pense que Balczó va parvenir à lui arracher la médaille d'or à l'occasion de l'épreuve de cross-country, sa meilleure discipline, le parcours de 4 kilomètres offrant toutes les difficultés (hautes herbes, terrains sablonneux, dénivelé de 100 mètres...) au Hongrois pour exprimer sa puissance. Balczó couvre la distance en 14 min 7,2 s, une performance remarquable qui lui vaut 1 024 points : il totalise 4 953 points, ce qui semble suffisant pour qu'il s'adjuge la médaille d'or. Mais Björn Ferm, motivé comme jamais, trouve au plus profond de lui des ressources insoupçonnées : il franchit la ligne au bout de 14 min 25,7 s, obtenant 970 points ; il affiche 4 964 points, préservant son titre olympique pour 2 secondes dans cette épreuve. La médaille d'or par équipes ne console pas Balczó.
Cet échec le pousse à continuer sa carrière sportive. En 1972, à trente-quatre ans, il est de nouveau présent aux Jeux, à Munich. Cette fois, il n'est plus le favori, le Soviétique Boris Onischenko, champion du monde en titre, ayant la faveur des pronostics. Avant la dernière épreuve, le cross-country, deux concurrents, Boris Onischenko et Pavel Lednev, un autre Soviétique, le précèdent nettement au classement, alors que Björn Ferm compte le même nombre de points que lui ; pour la médaille d'or, la cause semble entendue. Pourtant, Balczó déploie des efforts considérables, boucle les 4 kilomètres en 12 min 42,6 s, ce qui lui vaut 1 279 points. Il reprend ainsi 159 points à Onischenko[...]
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- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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