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BAZIN ANDRÉ (1918-1958)

Co-fondateur en 1951 des Cahiers du cinéma, André Bazin, critique et théoricien, a profondément marqué la réflexion sur le cinéma de l’après-guerre. En seulement quinze ans d’activité – il meurt à quarante ans – et malgré une santé fragile, il effectue un travail critique exceptionnel en multipliant les présentations de films dans les ciné-clubs, les rencontres, les conférences, tout en écrivant à partir de 1943 plus de 2 500 critiques dans les publications les plus diverses. Inspirateur essentiel de la nouvelle vague, il en vit à peine les prémices, disparaissant le jour même où celui qui se considérait comme son « fils adoptif », François Truffaut, commence le tournage des 400 Coups.

La découverte du cinéma

Né à Angers le 18 avril 1918 d’une famille modeste, élève brillant, boursier, marqué par la lecture de la revue Esprit et par son fondateur Emmanuel Mounier, André Bazin se destine à l’enseignement et entre à l’École normale de Saint-Cloud, mais il est recalé en 1941 à l’oral du professorat en raison d’un bégaiement qu’il gardera toute sa vie. Alors qu’il est cantonné près de Bordeaux durant la « drôle de guerre », un ami lui transmet sa passion du cinéma, qu’il tenait jusque-là pour une occupation frivole bien éloignée de ses centres d’intérêt, le roman contemporain, la philosophie (Bergson, Sartre), la science ou les arts traditionnels. Bazin conjugue alors sa vocation d’enseignant et son intérêt pour cette « nouveauté esthétique » aux « conséquences sociales sans précédent peut-être depuis l’invention de l’imprimerie ». Après la Libération, il se montre un infatigable animateur, particulièrement au sein d’organismes d’éducation populaire comme Travail et Culture. Il écrit aussi bien dans Esprit que dans des publications spécialisées (la Revue du cinéma, L’Écran français ou Radio-Cinéma-Télévision, futur Télérama), l’hebdomadaire de gauche, France-Observateur, et surtout un quotidien de grande audience, Le Parisien libéré. Il n’hésite jamais à revenir plusieurs fois de suite sur le même film, pour amender, compléter ou rectifier une analyse ou un jugement.

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Écrit par

  • : critique et historien de cinéma, chargé de cours à l'université de Paris-VIII, directeur de collection aux Cahiers du cinéma

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