GARNERIN ANDRÉ-JACQUES (1769-1823)
Inventeur français, André-Jacques Garnerin fut un pionnier de l’aérostation et du parachutisme. En raison de ses nombreuses ascensions et démonstrations spectaculaires, organisées à travers l’Europe, Napoléon en fit son « aéronaute des fêtes officielles ».
Aéronaute et révolutionnaire
André-Jacques Garnerin est né à Paris le 31 janvier 1769. Son désir de voler date du 21 novembre 1783, lorsqu’il assiste au premier vol humain réussi par Jean-François Pilâtre de Rozier (1754-1785) et le marquis d’Arlandes (1742-1809), à bord de leur montgolfière. Après avoir été le disciple du physicien et chimiste Jacques Charles (1746-1823), le premier à faire voler un ballon à gaz gonflé à l'hydrogène, il réalise son rêve, en 1790 et 1791, avec plusieurs ascensions à bord d’un ballon de ce type.
Dès 1789, Garnerin avait adhéré à l’idéal révolutionnaire. À partir de septembre 1793, il participe à la défense nationale en qualité de commissaire de la République auprès de l’armée du Nord, non sans avoir suggéré au Comité de salut public d’organiser l’aérostation militaire. Le 23 octobre de cette même année, sa brigade est assiégée à Marchiennes d’où il s’échappe, mais pour être capturé et remis aux Anglais, qui reconnaissent en lui un otage de choix. Ceux-ci le livrent aux Autrichiens qui, en juillet 1794, l’internent dans une cave de la forteresse de Bude – et non dans une partie élevée, ce qui n’est pas sans nuire à la légende de la tentative d’évasion qu’il aurait entreprise en parachute à partir d’une tour...
En 1796, de retour à Paris après sa libération, il reprend ses vols en ballon tout en cherchant à privilégier la sécurité, ce qui implique le développement du parachute dont il approfondit les études, s’inspirant notamment des travaux de Jean-Pierre Blanchard (1753-1809), des frères Montgolfier (Joseph, 1740-1810, et Étienne, 1745-1799) et surtout de Louis-Sébastien Lenormand (1757-1837), inventeur du système – et du nom qui le désigne – en 1783. Il conçoit ainsi un parachute en toile de canevas, recouverte de papier sur les deux faces, que doit emporter un ballon gonflé à l’hydrogène. Le 22 octobre 1797, il s’élève à environ 700 mètres au-dessus du jardin des Mousseaux (aujourd’hui parc Monceau), à Paris, puis sectionne la corde qui relie le parachute à son ballon : durant la descente, l’aéronaute, installé dans la nacelle suspendue sous le parachute, constate un balancement à l’amplitude croissante, dû à l’absence de « cheminée » dans la toile, une ouverture centrale destinée à faciliter l’écoulement de l’air. À la suite de cette première descente, l’astronome Jérôme Lalande (1732-1807) règle ce problème.
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Écrit par
- Bernard MARCK : historien de l'aviation, membre de l'Académie de l'air et de l'espace
Classification
Média
Autres références
-
PARACHUTE
- Écrit par Christian GRAVAT
- 1 233 mots
Matériel aérien, le parachute sert à décélérer aérodynamiquement la vitesse d'un mobile, laquelle peut avoir pour origine la pesanteur ou la propulsion. La décélération est obtenue en offrant au vent relatif de l'air par rapport au mobile une surface supérieure à celle de ce dernier. C'est ainsi...