HOFER ANDREAS (1767-1810)
Patriote tyrolien, fusillé à Mantoue sur ordre de Napoléon. Aubergiste comme son père, Andreas Hofer prend part aux guerres contre la Révolution comme capitaine de la milice. Après le transfert du Tyrol à la Bavière, il prend la tête de l'agitation contre le gouvernement bavarois, allié de Napoléon. L'agitation n'est pas seulement fomentée par Vienne, mais par le clergé, surtout par les moines, en haine des réformes bavaroises inspirées par l'esprit de l'Aufklärung. En 1808, il se rend à Vienne, à l'invitation de l'archiduc Jean, pour préparer l'insurrection générale. En 1809, Hofer et ses partisans battent les troupes bavaroises et permettent aux Autrichiens de réoccuper Innsbruck. Une lettre de l'empereur François l'assure qu'en aucun cas il n'abandonnera le Tyrol. Son loyalisme dynastique satisfait, Hofer rentre dans ses foyers. Mais, par l'armistice de Znaim (12 juillet 1809), l'empereur abandonne de nouveau le Tyrol et quarante mille Franco-Bavarois réoccupent le pays qui se soulève encore. Hofer bat les Français, rentre dans Innsbruck où il établit une administration provisoire. Le traité de Schönbrunn du 14 octobre 1809 impose une amnistie générale. Hofer se soumet. Cependant, obstiné (chez lui, il s'agit de patriotisme de clocher et de haine antibavaroise), il reprend les armes pour la troisième fois ; ne pouvant faire face aux troupes régulières, il se cache ; il est livré et pris par des soldats italiens. On l'envoie à Mantoue où il est exécuté.
Dans toute cette affaire, il y eut évidemment malentendu entre le montagnard naïf et obstiné, d'une part, et le gouvernement de Vienne qui refusait de s'appuyer sur le sentiment populaire, d'autre part.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Jean BÉRENGER : professeur émérite à l'université de Paris-IV-Sorbonne
Classification