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KOURKOV ANDREÏ (1961- )

La guerre au quotidien

Depuis de nombreuses années, Andreï Kourkov tient un journal, dont des extraits ont été publiés en 2014 dans le Journal de Maïdan, où les événements de la révolution de la dignité sont vus à travers le regard de l’écrivain et inscrits au cœur de la vie quotidienne. En 2023 paraît en français, traduit de l’anglais, le Journal d’une invasion (Noir sur blanc), son récit des premiers mois de la guerre d’invasion à grande échelle déclenchée par la Russie le 24 février 2022. Depuis, Kourkov a provisoirement renoncé à la fiction. Il vit entre l’Ukraine – il s’est réfugié dans les premiers mois dans l’ouest du pays – et l’étranger, et consacre son temps à plaider la cause de son pays à travers ses interventions dans la presse internationale, essentiellement anglophone, et lors de ses déplacements et rencontres en Europe et sur le continent nord-américain.

En 2023, il s’est retrouvé en Ukraine au cœur d’une polémique qui avait pour objet la possibilité ou la nécessité de débattre avec les représentants de la culture russe alors que la guerre fait rage. Kourkov plaide pour une approche nuancée. Par le passé, il s’est prononcé pour la création d’un institut de langue russe, en tant que partie intégrante du paysage culturel et littéraire ukrainien.

Chevalier de la Légion d’honneur en 2014, Andreï Kourkov s’est vu décerner le prix Médicis étranger en 2022 pour Les Abeilles grises (2018), roman qui a pour arrière-plan le conflit armé entre soldats ukrainiens et séparatistes prorusses dans la région du Donbass depuis 2014. Dans l’esprit de l’auteur, il s’agit aussi d’une mise en abîme qui évoque toutes les guerres aussi bien que le désarroi des populations civiles. En Ukraine, la version scénique des Abeilles grises a reçu le prix Pectoral de Kiev en 2019, dans la catégorie « meilleure pièce dramatique ».

— Iryna DMYTRYCHYN

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Écrit par

  • : maître de conférences à l'Institut national des langues et civilisations orientales

Classification

Média

Andreï Kourkov - crédits : Philippe Matsas/ Leextra/ opale.photo

Andreï Kourkov

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  • UKRAINE

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    • 40 363 mots
    • 17 médias
    ...2013-2014 et la guerre dans l’est du pays, est confrontée à la question de la place de la littérature de langue russe, dont le représentant le plus connu est Andreï Kourkov (Le Pingouin, 1996 ; Le Dernier Amour du président, 2004 ; Laitier de nuit, 2007 ; Le Jardinier d’Otchakov, 2010 ; Le Concert posthume...