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JACKSON ANDREW (1767-1845)

Le parcours du septième président des États-Unis (1829-1837) est atypique. Contrairement à ses précédesseurs, Andrew Jackson, né le 15 mars 1767 en Caroline, est issu d’un milieu modeste. C’est en autodidacte qu’il devient avocat. Il se lance ensuite dans la spéculation foncière et achète une plantation de coton dans le Tennessee. Il fait partie des pionniers qui bâtissent cet État, dont il est le premier représentant au Congrès des États-Unis en 1796.

Ce sont ses exploits militaires qui lui valent cependant de devenir une figure nationale. Jackson participe aux combats de la guerre d’Indépendance alors qu’il n’a que treize ans. En 1802, il est élu général de la milice du Tennessee. La guerre contre l’Angleterre, appelée aussi seconde guerre d’Indépendance (1812-1815), fait de lui un général de l’armée fédérale. Alors que les Américains peinent face aux assauts des Britanniques et des tribus amérindiennes, Jackson bat les premiers à la bataille de La Nouvelle-Orléans (janvier 1815) tandis que ses victoires contre les Indiens dans le Sud (Creeks et Séminoles) permettent l’acquisition de vastes terres en Alabama et en Georgie puis l’annexion de la Floride au détriment des Espagnols en 1819.

Jackson est un héros national, l’incarnation de l’expansionnisme américain. Comme George Washington en son temps, il brigue la présidence des États-Unis, mais il est battu en 1824 : arrivé en tête du scrutin populaire, il n’obtient pas la majorité des grands électeurs. Se considérant spolié, il crée un nouveau parti, le Parti démocrate, qui défend la libre entreprise, l’expansionnisme, le nationalisme, le droit des États face à l’État fédéral. Ses idées finissent par triompher et il est élu à la présidence en 1828. C’est la première fois qu’un homme de l’Ouest dirige le pays. Son élection marque aussi l’arrivée au pouvoir d’une nouvelle génération, qui n’a pas participé à la fondation de la nation. Jackson porte également les espoirs des réformateurs qui veulent une plus grande participation populaire à la vie politique.

Pendant ses deux mandats, le scrutin universel progresse. Les candidats sont désormais désignés par des conventions. On parle de démocratie jacksonienne. À cette époque, les États-Unis connaissent aussi leur premier décollage industriel. L’expansion s’accompagne d’une soif de terres. Pour y faire face, les Indiens sont déplacés à l’ouest du Mississippi, tandis que le Nord et le Sud se divisent sur la nécessité de recourir à l’esclavage dans les États de l’Ouest nouvellement admis dans l’Union. En 1832, la Caroline du Sud conteste une mesure douanière prise par le gouvernement fédéral et menace de faire sécession. Cette crise donne l’occasion au président d’affirmer sa conception d’un pouvoir présidentiel fort. Jackson n’en est pas moins populaire. En 1837, il se retire dans sa propriété du Tennessee, où il meurt le 8 juin 1845.

Aujourd’hui, le bilan d’Andrew Jackson est remis en question en raison du traitement brutal qu’il a réservé aux Indiens, mais également parce que ni les Noirs ni les femmes n’ont profité de la démocratisation du pays.

— Hélène HARTER

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