Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

ANGARA

Émissaire unique du lac Baïkal, l'Angara, après avoir traversé le lac du même nom, change d'appellation et devient la Toungouzka supérieure ; cet organisme fluvial draine un bassin de 1 045 000 kilomètres carrés et se jette, au terme d'un cours de 1 826 kilomètres, dans l'Ienisseï dont il est l'affluent le mieux alimenté avec un débit moyen à la confluence de 4 380 mètres cubes par seconde, ce qui représente un écoulement annuel de 138 kilomètres cubes d'eau.

Dans la partie supérieure de son cours comprise entre l'extrémité du lac Baïkal et le lac Angara, l'Angara se loge sur 680 kilomètres au fond d'une vallée étroite, encaissée de cent mètres au moins dans la masse des plateaux qu'il traverse, recevant successivement l'Irkout, le Kitoï, la Bielaïa et l'Oka qui lui apportent les eaux des monts Saïan. Entre les confluences de l'Oka et de l'Ilim, l'Angara parcourt sur 290 kilomètres une vallée où alternent des sections en pente faible développées en véritables bassins fluviaux et des goulets de basaltes qui provoquent de nombreux rapides : défilés de Pianyï, de Padoun et de Chaman. La vallée se fait plus large et mieux calibrée dans la partie inférieure du cours, longue de 856 kilomètres, malgré le nombre des rapides qui marquent les barres de basaltes disposées en travers de l'écoulement et qui, de place en place, resserrent la vallée sans pour autant créer de véritables défilés.

Pondéré par le lac Baïkal, le régime de l'Angara diffère radicalement de celui des autres fleuves de l'Asie septentrionale : l'intumescence due à la fonte des neiges est peu marquée et le débit reste soutenu tout au long du semestre chaud par suite de la vidange progressive des eaux du lac. Pris par les glaces du début de novembre à la mi-mai dans la partie inférieure de son cours et du début de janvier à la mi-avril dans son cours supérieur, l'Angara est peu utilisé par la navigation en raison des rapides qui en accidentent le cours, mais se prête à l'aménagement de centrales hydrauliques : Irkoutsk (1956 ; 660 MW), Bratsk (1964 ; 4 500 MW), Oust-Ilimsk (1977 ; 4 000 MW), Boguchany.

— Pierre CARRIÈRE

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

Classification

Autres références

  • BAÏKAL LAC

    • Écrit par et
    • 4 074 mots
    • 2 médias
    Quelque 336 rivières drainent ce bassin et se jettent dans le lac, lui apportant 47,16 km3 d'eau chaque année. Pourtant,l'Angara, émissaire unique du lac, écoule, avec un débit moyen de 1 950 m3/s, 53,48 km3 par an. Le surplus provient, non des précipitations que l'évaporation prélève...
  • IENISSEÏ

    • Écrit par
    • 2 432 mots
    • 1 média
    ...population se réduit, mais les terres agricoles se poursuivent encore sur environ 350 kilomètres le long du fleuve. L'Ienisseï moyen se termine au confluent de l'Angara. Cette rivière, issue du lac Baïkal 1 779 kilomètres plus en amont, est, si on compte la Selenga se jetant dans ce même lac, beaucoup...
  • IRKOUTSK

    • Écrit par
    • 276 mots

    Capitale de la région homonyme de la fédération de Russie qui rassemblait 2 446 300 habitants en 2002 sur 767 900 kilomètres carrés, la cité d'Irkoutsk comptait 578 000 habitants en 2006.

    Elle grandit depuis 1652 sur les rives de l'Angara, au niveau d'un carrefour naturel...

  • RUSSIE (Le territoire et les hommes) - Géographie

    • Écrit par
    • 8 603 mots
    • 11 médias
    ...écosystèmes sont toutefois très perturbés par le fonctionnement de ces cascades. En Sibérie, seule la partie située en amont de l'Ienisseï et de son affluent l'Angara a fait l'objet d'un grand aménagement : cinq barrages géants y produisent plus de 100 milliards de kilowattheures par an (Bratsk, Oust-Ilimsk,...