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GHEORGHIU ANGELA (1965- )

Une rare beauté, un art du chant accompli et un tempérament de feu lui ont permis d'inscrire son nom parmi ceux des sopranos les plus marquantes de sa génération. La chanteuse roumaine Angela Gheorghiu était déjà une vedette avant que la romance de ses amours avec le jeune et brillant ténor français Roberto Alagna, tout juste happé par la gloire après des débuts modestes et de douloureuses épreuves dans sa vie privée, ne fasse palpiter le cœur des foules. Le couple, dès lors abonné aux couvertures des magazines, orchestre avec maestria la médiatisation de son intimité et l'organisation d'une vie professionnelle désormais commune pour l'essentiel.

Angela Burlacu (Gheorghiu est le nom du premier mari de la cantatrice) naît le 7 septembre 1965 à Adjud, petite ville du judet (« département ») de Vrancea, en Moldavie roumaine. À l'âge de quatorze ans, elle entre au lycée Georges-Enesco de Bucarest, où elle s'initie à l'art dramatique, à la danse et au piano, ainsi qu'au chant, avec la remarquable Mia Barbu. Elle poursuit ses études à l'Académie de musique de Bucarest, où elle travaille avec Arta Florescu, qui avait également été le mentor d'une autre soprano d'origine roumaine, Julia Varady. En 1990, Angela Gheorghiu fait ses premiers pas sur une scène lyrique à l'Opéra de Cluj-Napoca, sous les traits de Mimì (La Bohème de Puccini). En 1992, elle remporte à Vienne le Concours international du Belvédère. La même année, elle effectue ses débuts internationaux au Covent Garden de Londres, en incarnant Zerlina (Don Giovanni de Mozart) puis Mimì, rôle qui lui vaut d'être pour la première fois la partenaire de Roberto Alagna. La prestigieuse scène londonienne fera ensuite appel à elle pour plusieurs emplois : Liù (Turandot de Puccini), Micaëla (Carmen de Bizet) et la rare Nina de Chérubin de Massenet. La Staatsoper de Vienne l'invite, toujours en 1992, pour Adina (L'Elisir d'amore de Donizetti), Mimì et Nannetta (Falstaff de Verdi). Elle se produit pour la première fois au Metropolitan Opera de New York le 4 décembre 1993, dans Mimì, personnage dont elle se fait une véritable spécialité. Vocalement et par son éblouissante présence scénique, l'interprétation qu'elle donne de Violetta (La Traviata de Verdi) en 1994 au Covent Garden, sous la direction de Georg Solti, va la révéler au monde entier. La production est en effet enregistrée sur le vif par la firme Decca, et le public international découvre alors une plastique hollywoodienne, un timbre enjôleur et une nature flamboyante qui brûle les planches.

Angela Gheorghiu divorce de son premier mari. Elle épouse le 26 avril 1996 Roberto Alagna de manière on ne peut plus romantique : le mariage de Mimì et de Rodolfo, comme l'annonce l'administrateur général Joseph Volpe devant le rideau de scène, a été célébré par le maire de New York, Rudolph Giuliani, dans les coulisses du Metropolitan Opera, juste avant le très lacrymal dernier acte de La Bohème où ils sont tous deux sous les feux des projecteurs. Désormais, la carrière des deux artistes, choyés tant par la presse que par la télévision, se fera essentiellement en couple. L'étendue de leur popularité sur scène comme au disque les amènera parfois à formuler des exigences artistiques et financières jugées déraisonnables par nombre de professionnels. Les frictions avec le milieu musical et la critique – comme celle qui conduira le Metropolitan Opera de New York à annuler en 1998 leur participation à un projet de Traviata – sont donc fréquentes. Mais le succès ne se dément pas. Angela Gheorghiu est, avec Roberto Alagna, la vedette du film que Benoît Jacquot consacre en 2000 à Tosca de Puccini. Le plus souvent en compagnie de son époux, elle s'illustre dans les interprétations de Liù, Micaëla, Adina, Violetta, Marguerite[...]

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