- 1. Définition et caractéristiques des Angiospermes
- 2. Diversité morphologique des Angiospermes
- 3. Diversité géographique des Angiospermes
- 4. Angiospermes et relations avec les autres êtres vivants
- 5. Classification et phylogénie
- 6. Origine des Angiospermes
- 7. Âge et registre fossile des Angiospermes
- 8. Usages des Angiospermes
- 9. Bibliographie
ANGIOSPERMES
Classification et phylogénie
De très nombreux systèmes de classification des Angiospermes ont été proposés depuis la naissance de la botanique et plus particulièrement depuis le système de Linné (SpeciesPlantarum, 1753). Celui qui est adopté aujourd’hui par la plupart des botanistes est le système APG (Angiosperm Phylogeny Group). Ce dernier est fondé avant tout sur les relations de parenté (phylogénie) des Angiospermes, ce qui garantit à cette classification une réelle stabilité et une grande pérennité (contrairement aux systèmes antérieurs). Dans ce système, tous les groupes nommés sont monophylétiques, rassemblant donc un ancêtre commun et tous ses descendants. Il s’agit avant tout d’une classification d’ordres et de familles. Ainsi, APG IV (quatrième version du système APG, datant de 2016) reconnaît 64 ordres et 416 familles. Il est important de souligner que, dans cette classification, les rangs d’ordre ou de famille ne donnent aucune information sur la diversité spécifique ou morphologique ni sur l’âge du groupe. Par exemple, certaines familles ne sont formées que d’une seule espèce (Amborellaceae [Amborellacées], Austrobaileyaceae) tandis que les deux plus grandes familles d’Angiospermes (Asteraceae, Orchidaceae [Orchidacées]) comprennent chacune plus de 20 000 espèces.
La connaissance des relations de parenté entre les différentes espèces d’Angiospermes a fait l’objet de progrès considérables depuis le début des années 1990. Le développement des techniques de séquençage de l’ADN a permis d’obtenir d’abondantes données pour reconstruire ces relations de parenté. Les efforts ont été menés à toutes les échelles taxonomiques, c’est-à-dire aussi bien pour comprendre les relations entre espèces apparentées au sein d’un genre ou d’une famille particulière que pour élucider les relations entre les familles et les ordres d’Angiospermes. Si de nombreuses lacunes demeurent, la structure générale de l’arbre phylogénétique des Angiospermes est désormais connue et évolue peu depuis le début des années 2000. Ainsi, il est désormais établi que la plupart (plus de 99 p. 100) des espèces d’Angiospermes appartiennent soit aux Magnoliidae [Magnoliidées] (environ 10 000 espèces), soit aux Monocotylédones (environ 60 000 espèces), soit aux Eudicotylédones (environ 200 000 espèces), les trois grands groupes monophylétiques reconnus dans les classifications APG et définis formellement en 2007. La division traditionnelle en Dicotylédones et Monocotylédones est désormais obsolète et n’a plus lieu d’être dans ce nouveau cadre phylogénétique. L’essentiel du 1 p. 100 des espèces restantes forme trois petits groupes qui ont divergé au tout début de l’histoire des Angiospermes : les Amborellales (une seule espèce, Amborellatrichopoda, endémique de Nouvelle-Calédonie), les Nymphaeales [Nymphéales] (environ 70 espèces) et les Austrobaileyales (environ 100 espèces). Ces résultats ont été confirmés depuis la fin des années 2000 par des analyses fondées sur un très grand nombre de gènes issus de génomes entiers de chloroplastes. Cette étude de génomes entiers, ou phylogénomique, s’accélère grâce à l’essor des techniques de séquençage à haut débit. Enfin, il faut préciser que la phylogénie des Angiospermes telle que nous la connaissons désormais ne sert pas seulement de base à leur classification mais constitue aussi et surtout un cadre de référence essentiel à leur étude, tant du point de vue évolutif qu’écologique.
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Écrit par
- Sophie NADOT : professeure au Laboratoire écologie, systématique, évolution de l'université Paris-Sud
- Hervé SAUQUET : maître de conférences à l'université Paris-Sud, professeur au Laboratoire écologie, systématique, évolution de l'université Paris-Sud
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