ANGLAIS (ART ET CULTURE) Musique
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Le renouveau
Elgar et son temps
C'est, curieusement, une figure solitaire qui va imposer son nom comme le tout premier de la génération nouvelle. Né et fixé à Worcester, de ce fait éloigné des institutions londoniennes, Edward Elgar (1857-1934) est un autodidacte. C'est à l'âge de quarante-deux ans que ses Variations on an Original Theme (« Enigma Variations », 1899) le révèlent comme un maître de la musique instrumentale ; elles sont suivies d'un concerto pour violon, de deux symphonies, d'une étude symphonique, Falstaff, d'un concerto pour violoncelle. Sa musique vocale, riche de plusieurs belles partitions, offre avec The Dream of Gerontius (1900) l'un des grands oratorios sacrés de l'école anglaise.
Le début du xxe siècle voit apparaître auprès d'Elgar quelques estimables compositeurs issus du Royal College of Music, fondé en 1882, mais c'est un autre homme seul, Frederick Delius (1862-1934), qui en Grande-Bretagne est jugé presque comme l'égal d'Elgar (alors qu'en France, où il avait pourtant choisi de vivre, il demeure quasi inconnu).
Autour de Vaughan Williams
Avec Elgar, Ralph Vaughan Williams (1872-1958) domine l'Angleterre musicale de la première moitié du xxe siècle. Sa puissante personnalité en fait à double titre le chef d'une école nationale : à l'instar de Bartók en Europe centrale, il puise les matériaux de son art dans un folklore qui, de la citation directe à l'allusion la plus subtile, imprègne la majeure partie de son œuvre ; il rejoint aussi les maîtres du passé, notamment de l'époque Tudor. Sa production, à la fois immense et protéiforme, est servie par une technique souveraine et une recherche formelle constamment renouvelée. Il est difficile d'y faire un choix : cantates, oratorios, œuvres pour orchestre (en particulier neuf symphonies), puisant aux sources complémentaires du terroir et de l'esprit, sont marqués du sceau d'un des plus féconds créateurs d'outre-Manche.
À la même génération appartiennent Gustav Holst (1874-1934), musicien à la personnalité riche et originale, Frank Bridge (1879-1941), John Ireland (1879-1962), Cyril Scott (1879-1970), Gerald Berners (1883-1950), Arnold Bax (1883-1953), qui se recommandent tous plus ou moins d'une tradition nationale à laquelle vient s'ajouter à l'occasion l'influence de Debussy, de Ravel ou de Stravinski.
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Écrit par
- Jacques MICHON : agrégé de l'Université, docteur ès lettres, professeur à l'université de Rouen, musicologue, chef d'orchestre
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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Médias