ANGOLA
Nom officiel | République d'Angola (AO) |
Chef de l'État et du gouvernement | João Lourenço (depuis le 26 septembre 2017) |
Capitale | Luanda |
Langue officielle | Portugais |
Unité monétaire | Kwanza (AOA) |
Population (estim.) |
35 159 000 (2024) |
Superficie |
1 246 700 km²
|
Ancienne colonie portugaise, l'Angola a obtenu son indépendance le 11 novembre 1975, après quatorze années d'une lutte de libération (1961-1974) qui s'est ensuite transformée en l'une des plus longues guerres civiles qu'ait connues l'Afrique (1975-2002). Une guerre nourrie à la fois par de profondes divisions sociales, culturelles et régionales au sein de la société angolaise, et par l'implication, tout d'abord, des deux blocs de la guerre froide, puis de divers acteurs de la communauté internationale. Immense pays (1 246 700 km2) peu densément peuplé (environ 24 millions d'habitants selon des estimations de l'O.N.U. en 2014, soit une densité de 17 hab./km2), situé à la charnière entre l'Afrique australe et centrale, l'Angola dispose de très importantes ressources naturelles, qui ont, elles aussi, alimenté la guerre. Deuxième producteur de pétrole d'Afrique subsaharienne (environ 1,7 million de barils par jour en 2014), le pays est également un gros producteur de diamants d'excellente qualité, et d'autres ressources minières (fer, cuivre) encore peu exploitées. Son potentiel agricole – l'Angola était le quatrième producteur mondial de café au début des années 1970 – est lui aussi très important, même s'il ne peut être pleinement exploité à cause des millions de mines antipersonnelles disséminées dans les zones rurales durant la guerre. Malgré ses richesses, l'Angola figure parmi les pays les plus pauvres du monde, avec près de 70 % de la population vivant au-dessous du seuil de pauvreté et un indice de développement humain qui le place, en 2014, au 149e rang mondial sur 177 pays. Depuis qu'un cessez-le-feu a été signé, en 2002, entre le gouvernement du Mouvement populaire de libération de l'Angola (M.P.L.A.) et les rebelles de l'Union nationale pour l'indépendance totale de l'Angola (U.N.I.T.A.), le long processus de reconstruction des infrastructures détruites par la guerre a commencé. Mais le chemin de la réconciliation nationale reste parsemé d'embûches (processus de démocratisation en panne, contrôle quasi absolu du M.P.L.A. sur tous les leviers du pouvoir), et la paix sociale fragile.
Géographie
L'Angola est le plus vaste pays d'Afrique australe, avec une superficie de 1 246 700 km2 pour une population estimée à 24 millions de personnes en 2014. Ce pays lusophone, peu densément peuplé, présente l'originalité d'être à la fois le seul pays pétrolier d'Afrique australe et celui dont la situation socio-économique évolue le plus vite. En effet, l'Angola est un pays en reconstruction, après vingt-sept ans d'un conflit armé qui s'est achevé le 4 avril 2002, lorsque le gouvernement angolais et l'U.N.I.T.A. (Union nationale pour l'indépendance totale de l'Angola, dont le leader historique, Jonas Savimbi, est mort la même année) ont signé le Luena Memorandum of Understanding (protocole d'accord) qui prévoyait le retour à la paix sur tout le territoire et la démobilisation des troupes de l'U.N.I.T.A. Les sanctions internationales ont alors été levées et un processus électoral démocratique enclenché.
Entre Afrique australe et Afrique centrale : un pays charnière
La géographie de l'Angola se comprend à la fois par l'histoire récente de la guerre civile et des conflits internationaux, qui a suivi une longue période coloniale particulièrement violente et prédatrice, et par la position charnière de l'Angola entre l'Afrique australe et l'Afrique centrale.
Le vaste territoire angolais s'étend du 6e au 18e parallèle sud. Il faut ajouter, par-delà le débouché maritime du fleuve Congo et de la République démocratique du Congo (R.D.C.), les 7 270 km2 de l'enclave de Cabinda. Celle-ci, ainsi que le nord du pays,[...]
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Écrit par
- Philippe GERVAIS-LAMBONY : professeur à l'université de Paris-Ouest-Nanterre-La Défense
- Didier PÉCLARD : docteur en science politique, Institut d'études politiques de Paris, chercheur, Fondation suisse pour la paix, Berne
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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