ANIMAUX MODES D'ALIMENTATION DES
La consommation de liquides
Différents types de liquides
Il peut s'agir de liquides présents à la surface d'animaux, de plantes ou de fruits (fruits en décomposition, suintement de blessures...), de sécrétions glandulaires (nectar, sueur, lait) ou de liquides internes (sève, sang, hémolymphe) accessibles seulement après piqûre ou morsure appropriées. Chaque cas nécessite des systèmes de prélèvement adaptés, qui ont été particulièrement bien étudiés dans le cas des insectes (appareils lécheurs des abeilles, suceurs des mouches ou piqueurs des moustiques). De nombreux insectes (pucerons, punaises) se nourrissent de la sève des plantes.
L'hématophagie est répandue dans divers groupes animaux : Annélides (sangsues), Arthropodes piqueurs (moustiques, punaises, tiques), Vertébrés agnathes (lamproies), vampires... Elle implique fréquemment la sécrétion par la salive de l'agresseur de substances anticoagulantes.
L'alimentation lactée est une caractéristique des jeunes mammifères, mais elle n'est pas leur exclusivité : ainsi, les pigeons produisent un « lait de jabot » qu'ils régurgitent pour nourrir leur progéniture. On peut rapprocher de cette catégorie la trophallaxie (échange de nourriture entre individus) que pratiquent les insectes sociaux (fourmis, termites).
Les araignées pratiquent une digestion extracorporelle en injectant dans leurs victimes des enzymes digestives qui en liquéfient le contenu qu'elles aspirent ensuite (elles sont dépourvues de pièces masticatrices).
Osmotrophie
Le terme osmotrophie est en fait assez mal adapté, car l'osmose concerne les mouvements d'eau, non ceux des solutés. La nourriture à partir de matière organique dissoute est un processus assez répandu chez les invertébrés aquatiques (protozoaires ou métazoaires) et met en jeu des mécanismes de diffusion, de transport actif (cotransport avec des ions Na+), ou de « capture » au niveau des téguments (voire des branchies chez les lamellibranches). La matière organique dissoute retenue de la sorte vient alors s'ajouter à la matière particulaire ingérée (microphagie) : on parle dans ce cas d'osmotrophie partielle. Dans d'autres cas, les animaux sont dépourvus de tube digestif et ce processus devient alors le seul mode d'alimentation (directe ou indirecte) : de nombreux parasites vivant dans le tube digestif des vertébrés (par exemple les cestodes) se nourrissent ainsi en absorbant par leur tégument les substances organiques présentes dans le chyme intestinal de leur hôte ; d'autres, comme les sacculines (crustacés rhizocéphales parasites d'autres crustacés), produisent des « racines » qui plongent dans l'hémocœle de leur hôte ; certains enfin (par exemple les riftia des sources hydrothermales sous-marines) hébergent dans un « trophosome » des bactéries symbiotiques auxquelles ils fournissent les éléments nécessaires à leur chimiosynthèse (CO2, O2, H2S) et récupèrent ensuite une partie des composés organiques produits par celles-ci.
Ces divers exemples nous amènent à évoquer la façon dont les cellules des organismes pluricellulaires se nourrissent. Les nutriments absorbés au niveau du tube digestif de ces derniers sont distribués par les liquides circulants (milieu intérieur : sang + lymphe, hémolymphe) dans l'ensemble du corps et sont captés par chaque cellule en fonction de ses besoins : il s'agit en fait d'osmotrophie, et les animaux osmotrophes ne font finalement qu'étendre ce processus à leurs échanges avec le milieu extérieur.
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Écrit par
- René LAFONT : professeur des Universités
- Martine MAÏBECHE : professeur d'université
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