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ANKARA

Turquie : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

Turquie : carte administrative

L'agglomération d'Ankara comptait à la fin de 2007 plus de 3,5 millions d'habitants, soit cent fois plus qu'au début des années 1920, quand elle est devenue la capitale politique (par une décision du 13 octobre 1923) de la Turquie. La situation géographique d'Ankara, moins excentrée qu'Istanbul sur le territoire national, la présence d'une voie ferrée depuis 1892 ainsi que le rôle moteur joué par la ville dans la guerre d'Indépendance (1919-1922) expliquent sa promotion au rang de capitale.

L'essor démographique au cours du xxe siècle est spectaculaire : 75 000 habitants en 1927, 288 000 en 1950, 2,6 millions en 1990. La croissance d'Ankara a été générée par un afflux de Stambouliotes lorsqu'elle a été promue capitale, puis a été alimentée par des migrations en provenance des départements et des régions voisines. Depuis les années 1990, c'est une immigration de plus grande distance qui s'organise. Au début du xxie siècle, Ankara est une métropole qui comprend huit arrondissements, au sein d'un vaste département (4,8 millions d'habitants en 2005) qui s'étend sur 25 000 kilomètres carrés et réalise 7,5 p. 100 du P.I.B. national.

Capitale neuve, Ankara n'est pas pour autant une ville sans passé. Elle a été la capitale des Galates au iiie siècle avant notre ère, la capitale de la province romaine de Galatie de la fin du iie siècle avant J.-C. à 345, et une importante étape commerciale aux époques byzantine, seldjoukide et ottomane. Jusqu'aux années 1830, l'élevage de chèvres angora (Capra hircus angorensis) et l'activité textile associée lui assuraient même un rayonnement international. La vieille ville (Ulus), avec sa citadelle, objet d'investissements et de restaurations à des fins touristiques, depuis le début des années 1990, témoigne de ce long passé.

Située sur le plateau anatolien entre 830 et 980 mètres d'altitude, Ankara est caractérisée par un climat continental et une végétation originelle de type steppique, fortement remaniée (plantation de peupliers à partir des années 1930). La capitale se trouve sur l'Ankaraçay, affluent du fleuve Sakarya, grand fleuve anatolien, et à l'ouest du Kizilirmak.

Aménagée en capitale par des urbanistes et des architectes allemands et autrichiens dans les années 1930, Ankara, qui échappe à la volonté de contrôle des autorités, est devenue au fil des décennies une aire urbaine très étalée, dans laquelle les constructions illégales ont longtemps prédominé. Ce sont des coopératives de construction qui ont amorcé ce mode de développement extensif, relayées par les grandes institutions en charge du logement collectif dans les années 1950-1990. Batikent (« ville de l'ouest ») et Eryaman (à 25 kilomètres du centre, entre Sincan et Etimesgut), pôles urbains construits par le pouvoir central comptent, à la fin de 2005, plus de 50 000 logements chacun. Depuis la fin des années 1990 a lieu une nette accélération du desserrement urbain, avec la construction de nouveaux bâtiments ministériels en périphérie et l'ouverture de deux lignes de métro (en 1996 et en 1997) qui déterminent de nouveaux fronts d'extension. Aujourd'hui, les collectifs de standing, les gated communities et les centres commerciaux s'égrènent le long des routes d'Eskişehir et de Konya. La géographie sociale d'Ankara est ainsi contrastée : les arrondissements de Çankaya et de Gaziosmanpaşa, à la population aisée et aux activités de décision et commandement, s'opposent à ceux de Mamak ou Altindag. Parallèlement, les anciennes maisons autoconstruites (les gecekondu, « posées la nuit »), omniprésentes autour et au nord de la citadelle, à partir de la fin des années 1940, ont commencé à être éradiquées cinquante ans après.

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  • TURQUIE

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    Vu de l'espace, le territoire de la Turquie est un grand quadrilatère (779 452 kilomètres carrés), comprenant l'Anatolie et la Thrace orientale, bordé au nord par la mer Noire, au sud par la Méditerranée et à l'ouest par la mer Égée s'allongeant d'est en ouest, tel un pont,...