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BRADSTREET ANNE (1612 env.-1672)

Anne Bradstreet fut l'un des premiers poètes de langue anglaise dans les colonies d'Amérique. Longtemps considérée pour son seul intérêt historique, son œuvre est reconnue pour sa beauté depuis le xxe siècle. La critique a notamment redécouvert les « Contemplations », poèmes religieux composés pour sa famille et seulement publiés au milieu du xixe siècle.

Née en 1612 à Northampton (Angleterre), Anne Dudley est la fille de Thomas Dudley, majordome de Theophilus Clinton, comte de Lincoln qui appartenait au milieu puritain. Elle épouse Simon Bradstreet, autre protégé du comte, à l'âge de seize ans et, dès 1630, embarque avec son époux, ses parents et d'autres puritains pour la baie du Massachusetts.

Anne Bradstreet compose ses poèmes tout en accomplissant ses devoirs d'épouse : elle élève ses huit enfants, se montre une hôtesse digne de ce nom et accomplit les diverses tâches domestiques. Les Bradstreet déménagent souvent dans la colonie du Massachusetts, d'abord à Cambridge, puis à Ipswich, avant de s'établir définitivement à Andover. À son insu, le beau-frère d'Anne Bradstreet ramène ses poèmes en Angleterre pour les publier (The Tenth Muse Lately Sprung Up in America, 1650). Anne Bradstreet s'éteint le 16 septembre 1672 à Andover. Six ans après sa mort paraît la première édition américaine de son recueil, dans une version révisée et augmentée, sous le titre Several Poems Compiled with Great Variety of Wit and Learning.

La plupart des textes de la première édition sont longs et suivent platement les conventions poétiques de l'époque. Les deux derniers, « Of the Vanity of All Worldly Creatures » et « David's Lamentation for Saul and Jonathan », se distinguent cependant par leur caractère personnel et l'authenticité des sentiments qu'ils décrivent.

Embrassant enfin pleinement le credo puritain, Anne Bradstreet laisse transparaître cette évolution spirituelle dans ses derniers poèmes, composés pour sa famille. Elle signe également des pièces plus personnelles d'une incontestable beauté, évoquant notamment les pensées qui l'habitaient avant de mettre au monde ses enfants et la manière dont elle réagit face à la mort de l'un de ses petits-enfants. Ces textes originaux, plus courts, se caractérisent par leur absence de didactisme. Anne Bradstreet laisse également des écrits en prose, comme en témoigne « Meditations », un recueil d'aphorismes concis et savoureux. John Harvard Ellis publiera une édition savante de ses œuvres en 1867, tandis que le poète John Berryman lui rendra honneur en 1956 en rédigeant Homage to Mistress Bradstreet, longue pièce où il site de nombreux vers de l'écrivain.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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Écrit par

  • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

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