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GONZAGUE ANNE DE, princesse palatine (1616-1684)

Seconde fille de Charles de Gonzague, duc de Nevers et de Mantoue, qui la destinait au cloître, Anne de Gonzague fut envoyée avec sa jeune sœur à Fare-Moutier où l'abbesse Françoise de La Châtre devait la préparer à « cette vocation ». Son père mort, elle quitta le couvent pour vivre avec sa sœur aînée. Belle, dotée d'un esprit fin, elle plut à la cour d'Anne d'Autriche et eut une liaison avec Henri de Guise déjà archevêque de Reims ; malgré sa folle passion elle ne réussit pas à l'épouser. Elle devint la femme du prince Édouard, comte palatin du Rhin, fils de Frédéric V de Bavière, qui avait été appelé au trône de Bohême mais n'avait pu s'y maintenir. Elle joua un rôle important lors de la Fronde. Habile, loyale, franche dans l'organisation des intrigues, elle savait unir les partis et jouissait d'un certain prestige parmi les frondeurs. Le cardinal de Retz disait d'elle : « Elle estimait autant la galanterie qu'elle en aimait le solide. Je ne crois pas que la reine Elizabeth d'Angleterre ait eu plus de capacité pour conduire un État ; je l'ai vue dans la faction, je l'ai vue dans le cabinet, et je lui ai partout trouvé de la sincérité. » Un moment disgraciée après le mariage de Louis XIV, Anne de Gonzague se retira sur ses terres puis revint à la cour après le mariage de sa fille avec Henri Jules de Bourbon, prince de Condé. Un songe, que Bossuet relate dans son oraison funèbre, lui apporta l'illumination de la foi. Elle renonça au monde, se livra à la prière, à la pénitence, aux bonnes œuvres. Elle mourut au palais du Luxembourg et fut inhumée au Val-de-Grâce près de sa sœur Bénédicte qui était devenue abbesse d'Avenay.

— Jean-Marie CONSTANT

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