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LONGUEVILLE ANNE GENEVIÈVE DE BOURBON-CONDÉ duchesse de (1619-1679)

Princesse française, né le 28 août 1619 à Vincennes, morte le 15 avril 1679 à Paris.

Fille d'Henri II de Bourbon, prince de Condé, et de Charlotte de Montmorency, Anne Geneviève de Bourbon-Condé naît au château de Vincennes, où ses parents ont été emprisonnés. Ces derniers s'étaient en effet opposés au maréchal d'Ancre, favori de Marie de Médicis, laquelle assure la régence pendant la minorité de Louis XIII. La jeune enfant reçoit une éducation très stricte au couvent des Carmélites de la rue Saint-Jacques. Ses premières années sont par ailleurs assombries par l'exécution, en 1632, du duc de Montmorency, le frère unique de sa mère. Mais ses parents font ensuite la paix avec le cardinal de Richelieu. Introduite en société en 1635, Anne Geneviève de Bourbon-Condé devient bientôt familière de l'hôtel de Rambouillet, alors grand foyer de culture où se côtoient gens de lettres et gens du monde.

En 1642, elle se marie avec Henri II d'Orléans, duc de Longueville, gouverneur de Normandie, mais ne sera jamais heureuse avec ce veuf qui a deux fois son âge.

Après la mort de Richelieu, son père est nommé à la tête du Conseil de régence pendant la minorité de Louis XIV, tandis que son frère, le futur Grand Condé, remporte la bataille de Rocroi en 1643 et qu'elle-même s'engage dans les affaires politiques. Vers 1646, la duchesse de Longueville s'éprend du duc de la Rochefoucauld, l'auteur des Maximes, qui utilise ses sentiments pour gagner de l'influence sur le Grand Condé et s'attirer ainsi des honneurs. Instigatrice de la première Fronde, la duchesse gagne son frère Armand, prince de Conti, et son époux à la cause des frondeurs, mais ne parvient à rallier le Grand Condé, dont la loyauté envers la Cour permet de venir à bout de cette première crise. La deuxième Fronde naît une fois encore largement à l'instigation de la duchesse de Longueville, qui réussit cette fois-ci à convaincre Condé puis Turenne de se rallier à la cause des rebelles.

En 1652, dernière année de cette guerre civile, le duc de Nemours accompagne la duchesse en Guyenne et leur intimité donne à La Rochefoucauld un prétexte pour l'abandonner. Ainsi rejetée et tombée en disgrâce auprès de la Cour, elle se tourne vers la religion. Elle réside dès lors essentiellement en Normandie jusqu'à ce que la mort de son mari lui permette de revenir à Paris en 1663. Janséniste convaincue, elle devient la principale protectrice de ce mouvement puritain. Les célèbres lettres qu'elle envoie au pape assureront quelques années de répit au monastère de Port-Royal des Champs et, tant qu'elle vivra, les religieuses qui y demeurent ne seront pas inquiétées. Son fils aîné renonce à son titre et à ses terres pour devenir jésuite en prenant le nom d'abbé d'Orléans, tandis que le cadet, Charles Paris d'Orléans, après avoir mené une vie de débauche, est tué pendant le passage du Rhin en 1672. Sa santé étant devenue fragile, la duchesse quittera dès lors rarement le couvent des Carmélites où elle avait grandi et où elle meurt en 1679.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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  • BOURBONS

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    Il reste à souligner le rôle des femmes dans ces crises de croissance de la monarchie absolue, Marie de Médicis ou la duchesse de Longueville, sœur aînée du Grand Condé et du prince de Conti, qui participe même au traité conclu en mars 1649 entre la Cour et la Fronde. Elle tente de soulever la Normandie...