ANNÉLIDES
Annélides Oligochètes
En comparaison de l'extrême diversité des formes des Polychètes, les Oligochètes représentent une classe relativement homogène. Alors que la presque totalité des Annélides Polychètes sont marines, le plus grand nombre des Oligochètes sont terrestres ou d'eau douce.
Le nom même de la classe rappelle qu'en opposition aux Polychètes, les Oligochètes ne possèdent que des soies rares.
La description du ver de terre commun, Lumbricus terrestris, permet de souligner les caractères essentiels du groupe.
Organisation générale
Le Lombric est une Annélide fouisseuse très commune, dont le corps très extensible compte quelque 150 segments identiques. Les deux segments extrêmes sont différenciés : l'antérieur en un prostomium, le postérieur en un pygidium ; l'un et l'autre sont petits et dépourvus d'appendices.
Le caractère le plus frappant de l'anatomie externe est la présence d'un bourrelet tégumentaire, le clitellum, allant du 33e au 37e segment, qui apparaît à la maturité génitale. Affectant selon les genres un nombre variable de segments, situé en diverses positions, connaissant un développement plus ou moins important, le clitellum est un caractère tout à fait général des Oligochètes (qui appartiennent au groupe des Annélides clitellates).
Les soies, au nombre de quatre couples par segment, émergent directement de la paroi du corps, les parapodes étant absents.
Appareils et fonctions
Une coupe transversale pratiquée dans un segment moyen du corps permet de retrouver un schéma d'organisation rappelant, dans ses grandes lignes, celui d'une Annélide Polychète.
Sous l'épiderme, unistratifié et recouvert d'une cuticule, se trouve la couche de muscles circulaires, et, en opposition plus interne, les muscles longitudinaux. De petits muscles protracteurs et rétracteurs assurent la mobilité des soies.
La cavité générale, cloisonnée au niveau de chaque métamère par un dissépiment, est remplie d'un liquide cœlomique qui peut s'écouler à l'extérieur par un pore dorsal médian.
Le tube digestif, rectiligne de la bouche à l'anus, se différencie antérieurement en une bouche suivie d'un pharynx. Ce dernier, dévaginable, est renflé dans sa partie dorsale en un bulbe qui joue un rôle important dans la collecte de la nourriture ; formant ventouse, il s'applique sur les plus gros débris qu'il entraîne en se rétractant.
Faisant suite au pharynx, l'œsophage cilié comporte des glandes calicifères intervenant dans les équilibres ioniques du milieu intérieur ; il se diversifie enfin postérieurement en un jabot et un gésier musculeux.
La particularité la plus notable de l'intestin moyen est la présence d'une invagination médio-dorsale : le typhlosolis. Cette sorte de gouttière est remplie de cellules spécialisées, les cellules chloragogènes, qui interviennent à la fois dans le métabolisme des glucides et dans l' excrétion (en accumulant de l'urée). Ces cellules jouent donc le rôle de foie et de rein d'accumulation.
L' appareil circulatoire complètement clos comporte essentiellement un vaisseau ventral, un vaisseau dorsal et un réseau de capillaires se ramifiant dans les différents organes. Chez le Lombric, le vaisseau dorsal comporte, dans la région œsophagienne, cinq paires d'anses latérales contractiles jouant le rôle de cœur. Le sang est coloré en rouge par un pigment voisin de l'hémoglobine, l'érythrocruorine. L'oxygénation s'effectue à travers la paroi du corps. Chez certaines espèces aquatiques seulement, des branchies constituent un appareil respiratoire différencié. L'excrétion, outre le rôle joué par le tissu chloragogène, est assurée par des néphridies qui, chez le Lombric, sont d'un type voisin de celui décrit chez les Polychètes.
Le système nerveux est[...]
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Écrit par
- Robert MANARANCHE : docteur ès sciences, maître assistant à l'université de Paris-VII
Classification
Médias
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