ANNEXION DE STRASBOURG PAR LOUIS XIV
L'annexion de Strasbourg, le 30 septembre 1681, suivie de l'entrée solennelle de Louis XIV et de Marie-Thérèse dans la ville soumise, le 23 octobre, marque l'apogée de la puissance du Roi-Soleil en Europe. Elle s'inscrit dans la politique des réunions (1679-1684), inaugurée à la suite de ses succès lors de la guerre de Hollande. Louis XIV, décidé à consolider sa frontière de l'Est, s'autorise des traités de Nimègue (1678) pour s'octroyer, en pleine période de paix, les « dépendances » supposées des territoires qui lui ont été concédés. Ces coups de force s'entourent de précautions politiques et juridiques, par exemple le respect du culte luthérien à Strasbourg, ville d'Empire passée très tôt à la Réforme. Mais ils suscitent la colère des princes allemands lésés, ou celle de l'Espagne, à laquelle Louis XIV veut arracher Luxembourg dès 1682, et l'inquiétude de la plupart des grandes puissances, dont d'anciens alliés de la France. Les Provinces-Unies, l'Empire, la Suède et l'Espagne décident de faire front. Certes durablement présente sur le Rhin, la France s'isole diplomatiquement, ce qui débouchera sur les difficiles conflits de la fin du règne de Louis XIV.
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Écrit par
- Vincent GOURDON : agrégé et docteur en histoire, chercheur au C.N.R.S.
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Média