ANTARCTIQUE
4 Les recherches scientifiques
Des recherches scientifiques variées se poursuivent activement en Antarctique, associant des spécialistes de diverses disciplines dans une collaboration internationale exemplaire.
L'idée de faire de l'Antarctique une « terre de sciences » entérinée par le traité de l'Antarctique a été voulue par les scientifiques eux-mêmes, et ce dès l'Année géophysique internationale (A.G.I.), de juillet 1957 à décembre 1958. Celle-ci marque le véritable point de départ de l'extraordinaire aventure scientifique qui se poursuit actuellement.
Le besoin de bases permanentes est apparu tant pour servir de tête de pont à des expéditions conduites sur le continent que pour permettre des observations scientifiques pérennes. Même si quelques stations étaient déjà en place, en particulier dans la péninsule Antarctique, l'A.G.I. a constitué le véritable point de départ de l'établissement de bases permanentes, dont celle du pôle Sud par les Américains et celle de Vostok par les Soviétiques. Il existe actuellement plus de quarante stations d'hivernage en zone antarctique et subantarctique, dans lesquelles près de mille personnes vivent en permanence, cette population étant deux à trois fois plus importante durant les campagnes d'été. Trente-cinq d'entre elles sont situées au sud du 60e parallèle et, parmi elles, dix-sept sur la péninsule Antarctique, quinze sur les côtes et trois sur le continent : au pôle Sud, où une nouvelle station vient d'être construite ; à Vostok, qui depuis quelques années n'est cependant plus occupée durant l'hiver ; et au Dôme Fuji (Dôme F), où les Japonais conduisent des opérations de forage tout au long de l'année.
Un accord franco-italien a été signé en 1993 entre les instituts polaires des deux pays, avec comme objectif la construction (achevée au début de 2005) de la station permanente Concordia au Dôme C, à 1 100 kilomètres de Dumont-d'Urville, un site où le forage profond E.P.I.C.A. a jusqu'ici donné accès à de la glace vieille de 800 000 ans. Lieu idéal pour les glaciologues, le Dôme C, qui bénéficie d'une atmosphère particulièrement stable, pure et sèche, l'est aussi pour les astronomes et pour les études sur la composition chimique des basses et hautes couches de l'atmosphère. Concordia, éloignée des régions côtières, est également favorable aux observations en magnétisme et sismologie, tandis que les conditions d'isolement et de confinement dans lesquelles fonctionne un groupe d'hivernants sont propices à la réalisation de programmes biomédicaux applicables aux vols spatiaux de longue durée.
Base Concordia
S. Drapeau/ IPEV
Base Dumont d'Urville
P. David/ IPEV
Ajoutons que, depuis les années 1970, l'observation par satellite a permis des progrès considérables dans la connaissance de cet immense continent et des glaces qui l'entourent. Différents satellites permettent d'observer l'évolution de la glace de mer et de la composition de l'atmosphère, fournissent des cartes topographiques et de vitesse d'écoulement de la glace ou donnent accès aux variations les plus fines du champ de gravité terrestre.
Les forages profonds
Les mesures et prélèvements effectués dans les bases établies sur la côte et à l'intérieur de l'Antarctique, complétés par ceux acquis lors de raids terrestres et désormais par des observations satellitaires de plus en plus nombreuses, permettent d'avoir une bonne connaissance des conditions climatiques (températures, vents, précipitations) et environnementales (composition de l'atmosphère) qui règnent sur l'ensemble du continent depuis au mieux quelques décennies. Pour connaître l'évolution de ces paramètres à l'échelle des siècles et des millénaires, il faut procéder à l'analyse de carottes de glace ancienne. En effet, lorsque les couches de neige accumulées à la surface s'enfoncent dans la calotte[...]
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Écrit par
- Pierre CARRIÈRE : agrégé de géographie, docteur d'État ès lettres
- Edmond JOUVE : professeur à la faculté de droit de l'université de Paris-V-René-Descartes, membre de l'Académie des sciences d'outre-mer
- Jean JOUZEL : directeur de recherche au Commissariat à l'énergie atomique, directeur de l'institut Pierre-Simon-Laplace des sciences de l'environnement global, président du conseil d'administration de l'institut polaire français Paul-Émile-Victor
- Gérard JUGIE : directeur de recherche au C.N.R.S., directeur de l'Institut polaire français Paul-Émile-Victor (I.P.E.V.)
- Claude LORIUS : directeur de recherche émérite au C.N.R.S, laboratoire de glaciologie et géophysique de l'environnement, Grenoble
Classification
Médias
Antarctique
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Antarctique : relief
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