ANTICOAGULANTS
Le terme anticoagulant désigne un ensemble de molécules dont l’administration vise à stopper ou réduire la coagulation du sang. La coagulation du sang survient naturellement lors de la lésion de la paroi de vaisseaux sanguins et tend à stopper ou réduire l’hémorragie. Elle survient également dans de nombreuses situations pathologiques. Les anticoagulants sont administrés depuis plusieurs décennies pour combattre les maladies associées à une thrombose veineuse ou artérielle (phlébites, embolie pulmonaire, certains troubles du rythme cardiaque courants comme la fibrillation atriale). L’usage des anticoagulants est un point majeur de la pratique médicale. Selon l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (A.N.S.M.), au moins 4 p. 100 de la population française a été traité par un anticoagulant en 2012. C’est aussi un point majeur de la gravité des effets secondaires (environ 10 p. 100 des hospitalisations pour effets indésirables en 2009), presque tous étant liés à l’augmentation du risque hémorragique. Les anticoagulants sont ainsi des médicaments essentiels de la prise en charge de pathologies cardio-vasculaires, mais leur administration est toujours délicate lors de l’ajustement à la situation clinique d’un malade. Dans ce contexte, l’arrivée de nouveaux anticoagulants peut susciter des controverses.
Les cibles des anticoagulants classiques
La coagulation du sang, c’est-à-dire l’ensemble des mécanismes amenant à la formation d’un caillot sanguin, est le résultat final d’une suite d’activation par action enzymatique (protéolyse) de facteurs présents à l’état inactif dans le sang. On parle de cascade de la coagulation du sang. Selon leur nature, les anticoagulants utilisés en médecine agissent à plusieurs niveaux de la cascade. Les plus classiques et également les plus anciens empêchent l’action de la vitamine K, une vitamine nécessaire à la synthèse dans le foie des facteurs II, VII, IX et X. L’héparine, un polysaccharide naturel, inhibe le facteur Xa (« a » pour « activé »). Elle active une protéine plasmatique, l’antithrombine III, qui va alors bloquer l’activation des facteurs XIIa, XIa, IXa et IIa.
Toutes ces molécules sont utilisées comme anticoagulants et leur usage efficace et à moindre risque pour le patient est lié à un ajustage individuel des doses et de l’administration, du moins en ce qui concerne les traitements à long terme.
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Écrit par
- Corinne TUTIN : docteure en médecine, journaliste médicale
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Médias
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