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ANTIGONE, Jean Anouilh Fiche de lecture

<em>Antigone</em> de J. Anouilh, mise en scène de Marc Paquien - crédits : Raphael Gaillarde/ Gamma-Rapho/ Getty Images

Antigone de J. Anouilh, mise en scène de Marc Paquien

Antigone est une pièce en un acte de Jean Anouilh (1910-1987), directement inspirée des deux tragédies de Sophocle consacrées à la fille d'Œdipe :  Œdipe à Colone (402-401 av. J.-C.) et surtout Antigone (442 av. J.-C.). À sa création, le 4 février 1944 au théâtre de l'Atelier à Paris, dans une mise en scène, un décor et des costumes d’André Barsacq, elle fut perçue par beaucoup comme un hymne à la Résistance en pleine occupation allemande. Anouilh, dans la préface de la première édition, en 1946, ne manque pas d'accréditer cette lecture : « L'Antigone de Sophocle, lue et relue et que je connaissais par cœur depuis toujours, a été un choc soudain pour moi pendant la guerre, le jour des petites affiches rouges. [il s'agit de la célèbre « affiche rouge » placardée par l'occupant nazi sur les murs de Paris, représentant les visages et les noms de dix résistants du groupe des FTP-MOI – Francs-tireurs et partisans, Main d'œuvre immigrée – condamnés à mort pour « terrorisme »]. Je l'ai réécrite à ma façon, avec la résonance de la tragédie que nous étions alors en train de vivre ». Cette explication rétrospective se fait au prix d'une évidente distorsion historique : la pièce, créée le 4 février 1944 et probablement écrite en 1942, pouvait difficilement avoir été inspirée par une affiche datant du... 23 février 1944 ! Elle s'inscrit alors dans un contexte très différent, celui de la Libération, qui voit l'auteur accusé, notamment par Les Lettres françaises, de complaisance envers la Collaboration. Antigone n'en reste pas moins la pièce la plus connue d'Anouilh, sans doute autant pour ses qualités propres que comme élément d'un mythe devenu littéraire qui continue de fasciner et d'interroger.

Un engrenage fatal

Après l'exil puis la mort d'Œdipe, ses deux fils, Étéocle et Polynice, se sont disputé le trône de Thèbes. D'abord vainqueur, Étéocle a commencé à régner, mais Polynice a levé une armée contre lui et les deux frères ont fini par s'entretuer. Devenu roi, Créon, frère de Jocaste (la mère puis l’épouse d’Œdipe), afin de prévenir toute nouvelle sédition, décrète qu'Étéocle recevra les sacrements dus aux morts tandis que le corps de Polynice sera laissé sans sépulture : quiconque transgressera cet édit sera condamné à mort. Après une présentation des personnages par le Prologue, Antigone fait part à sa sœur Ismène de sa décision de braver l'interdit royal. Elle reçoit ensuite Hémon, le fils de Créon, à qui elle déclare qu'elle ne pourra jamais l'épouser et qu'il devrait plutôt choisir Ismène. Bientôt, Antigone est arrêtée pour avoir tenté d'ensevelir le corps de son frère. Elle est conduite devant Créon. Au cours d'un long échange, celui-ci s'efforce de la sauver et de la convaincre de renoncer. Mais Antigone résiste et s'obstine. Finalement, contraint d'appliquer sa propre loi, Créon la fait emmurer vivante. Lorsqu'il apprend que Hémon s'est enfermé avec elle, il fait ouvrir le caveau, mais il est trop tard : Antigone s'est pendue. Hémon se tue sous les yeux de son père, qui apprend peu après que son épouse, Eurydice, s'est elle aussi donnée la mort.

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<em>Antigone</em> de J. Anouilh, mise en scène de Marc Paquien - crédits : Raphael Gaillarde/ Gamma-Rapho/ Getty Images

Antigone de J. Anouilh, mise en scène de Marc Paquien

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  • ANOUILH JEAN (1910-1987)

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    ...suis très content. » Ses principales étapes sont donc : Léocadia (1939), avec Pierre Fresnay et Yvonne Printemps, et une musique de Francis Poulenc ; Antigone (1944), dans une mise en scène d'André Barsacq ; L'Invitation au château (1947), avec Michel Bouquet ; L'Alouette (1952),...
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