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COYSEVOX ANTOINE (1640-1720)

Salon de la Guerre, Versailles - crédits : Peter Willi/  Bridgeman Images

Salon de la Guerre, Versailles

L'œuvre d'Antoine Coysevox forme une sorte de contrepartie à celle de l'autre grand sculpteur officiel de Louis XIV, Girardon. Celui-ci, attaché aux modèles antiques, pénétré de l'influence de Poussin, incarne en quelque sorte la tendance classique du règne ; Coysevox apparaît au contraire comme un sculpteur baroque. Collaborateur de Le Brun et de Mansart, il déploie sa virtuosité de décorateur dans les sculptures, aujourd'hui perdues, de l'escalier des Ambassadeurs, à Versailles (travaux commencés en 1671) et dans celles de la galerie des Glaces (travaux commencés en 1678). Mais, de tous ces travaux, rien n'égale le grand médaillon en stuc du salon de la Guerre (1678) : le roi, à cheval, enjambe ses ennemis foudroyés tandis qu'une Victoire le couronne. Bien loin d'affirmer le caractère plan du relief, Coysevox creuse au contraire la profondeur en détachant des parties saillantes sur la moitié droite, comme la tête du cheval, et en effaçant la partie gauche. De telles audaces le rapprochent de Puget. Le tombeau de Mazarin (1689-1693, Institut de France) présente avec le tombeau de Richelieu par Girardon, antérieur d'une quinzaine d'années, un contraste sensible ; il y a dans l'effigie du cardinal par Coysevox quelque chose de mobile et d'instantané : agenouillé, il tourne le buste et la tête tandis que la main droite semble suspendre un geste ; on dirait que la mort le surprend tandis que le Richelieu de Girardon s'y abandonne sereinement. La même vivacité caractérise les bustes de Coysevox, qui fut un admirable portraitiste. Celui de Louis XIV (1680, exemplaire en bronze à la Wallace Collection à Londres, terre cuite à Versailles) n'a sans doute pas le souffle épique qui anime le buste de Bernin, mais la pénétration psychologique en est plus saisissante. Coysevox réalise son chef-d'œuvre en la matière avec le buste de l'architecte Robert de Cotte (1707, bibliothèque Sainte-Geneviève, Paris), montrant une vérité d'observation naturaliste qui annonce Caffieri et Houdon.

Tombeau de Mazarin, A. Coysevox - crédits : Peter Willi/  Bridgeman Images

Tombeau de Mazarin, A. Coysevox

<it>Marie Serre, la mère du peintre Hyacinthe Rigaud</it>, A. Coysevox - crédits : Peter Willi/  Bridgeman Images

Marie Serre, la mère du peintre Hyacinthe Rigaud, A. Coysevox

<it>Louis XIV</it>, A. Coysevox - crédits : Peter Willi/  Bridgeman Images

Louis XIV, A. Coysevox

— Georges BRUNEL

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Écrit par

  • : ancien élève de l'École normale supérieure, agrégé de lettres, conservateur des objets d'art des églises de la Ville de Paris

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Médias

Salon de la Guerre, Versailles - crédits : Peter Willi/  Bridgeman Images

Salon de la Guerre, Versailles

Tombeau de Mazarin, A. Coysevox - crédits : Peter Willi/  Bridgeman Images

Tombeau de Mazarin, A. Coysevox

<it>Marie Serre, la mère du peintre Hyacinthe Rigaud</it>, A. Coysevox - crédits : Peter Willi/  Bridgeman Images

Marie Serre, la mère du peintre Hyacinthe Rigaud, A. Coysevox

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  • ROCOCO

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    • 21 059 mots
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    ...celle-ci se définit par des formes qui restent encore massives, mais le mouvement a plus de verve, les attitudes semblent être plus spontanées et plus vives. On relève aussi, dans l'ensemble des trois statues de marbre exécutées pour Marly (vers 1709-1710) par Coysevox, une atmosphère originale et un nouveau...