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DÉNÉRIAZ ANTOINE (1976- )

Skieur français né le 3 mars 1976 à Bonneville (Haute-Savoie). Fils d'un moniteur de ski, Antoine Dénériaz s'initie à ce sport dès sa plus tendre enfance, au sein du Ski-Club de Morillon, un village de cinq cents habitants situé au-dessus de Cluses, entre Taninges et Samoëns. Son père lui donne le goût de la compétition en l'emmenant, au début des années 1980, voir aussi souvent que possible la descente de Val-d'Isère, sur la piste Oreiller-Killy, où s'illustrent à l'époque Suisses et Autrichiens. Le jeune garçon, qui préférait alors les épreuves techniques (slalom et slalom géant), va se prendre de passion pour les compétitions de vitesse.

Sélectionné pour les Championnats du monde junior en 1994, il intègre en 1996 l'équipe de France senior, où la vedette de l'époque, Luc Alphand, lui prodigue de précieux conseils. Il obtient son premier résultat intéressant en décembre 1998 en se classant quatrième de la descente de Val-d'Isère. Il se voit sélectionné au début de 1999 pour les Championnats du monde de Vail (Colorado), où il prend la vingt et unième place de la descente. Mais, par la suite, ses progrès sont insuffisants et ses résultats médiocres : en 2001, il n'est pas retenu dans l'équipe de France qui dispute la Coupe du monde. Il retourne faire ses gammes dans les épreuves de Coupe d'Europe et n'est pas sélectionné pour disputer les Championnats du monde. Il retrouve le Cirque blanc en 2002, participe aux jeux Olympiques de Salt Lake City, où il se classe douzième de la descente.

Le déclic se produit la saison suivante : le 21 décembre 2002, il remporte la descente de Val Gardena (Italie), son premier succès en Coupe du monde. En 2003, il se classe neuvième de la descente des Championnats du monde et sixième de la Coupe du monde de descente. En 2004, il est septième de la Coupe du monde de descente. Il rivalise désormais régulièrement avec les meilleurs spécialistes, mais sa trajectoire est brisée le 7 janvier 2005 : lors de l'entraînement précédant la descente de Chamonix, il chute et se blesse grièvement (rupture du ligament croisé antérieur du genou gauche). Commence une période de rééducation de plusieurs mois, au cours de laquelle Antoine Dénériaz se forge, selon ses propres termes, une nouvelle sérénité.

Antoine Dénériaz ne retrouve les pistes de compétition qu'à la fin de 2005. Avant les jeux Olympiques de Turin, il ne réalise aucune performance notable. Comme toujours, la descente olympique masculine constitue l'épreuve reine des Jeux. Les favoris sont autrichiens – Michael Walchhofer, Hermann Maier, Fritz Strobl – et américains – Bode Miller, Daron Rahlves. Antoine Dénériaz, en grande forme, a réussi le meilleur temps du dernier entraînement. Le 12 février 2006, quand Antoine Dénériaz prend le départ, Michael Walchhofer détient le meilleur temps, et pense que l'or olympique est à sa portée. Mais, alors que les écarts entre les meilleurs sont très faibles, le Français réalise la course parfaite : considéré comme un pur glisseur, il parvient à apprivoiser les virages du début de la piste Kandahar Banchetta de Sestrières, puis augmente constamment son avance ; à l'arrivée, il précède Michael Walchhofer de 0,72 s. Antoine Dénériaz devient champion olympique de descente. L'écart qu'il a creusé par rapport à son dauphin est le plus important depuis les Jeux de 1964, quand l'Autrichien Egon Zimmermann avait précédé le Français Léo Lacroix de 0,74 s. Antoine Dénériaz rejoint, dans le panthéon des descendeurs français, Henri Oreiller (champion olympique en 1948), Jean Vuarnet (1960), Jean-Claude Killy (1968) et Jean-Luc Crétier (1998).

En mars 2006, Antoine Dénériaz est victime d'une lourde chute. Il met près d’un an pour s'en remettre sur le plan physique, mais il est touché moralement,[...]

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Écrit par

  • : historien du sport, membre de l'Association des écrivains sportifs

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Autres références

  • TURIN (JEUX OLYMPIQUES DE) [2006] - Chronologie

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    • 3 469 mots
    Sur la piste Kandahar Banchetta de Sestrières Borgata, le Français Antoine Dénériaz réalise un formidable exploit : parti avec le dossard numéro 30, il s'adjuge l'épreuve reine des Jeux, la descente, en devançant l'Autrichien Michael Walchhofer de 0,72 s et tous les autres favoris de plus de 1 seconde....