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DEPARCIEUX ANTOINE (1703-1768)

Mathématicien français, né à Cessoux (Gard) et mort à Paris. Issu d'une modeste famille de cultivateurs cévenols, Antoine Deparcieux put, grâce à la protection d'un ami de ses parents, aller à Lyon puis à Paris où il étudia les mathématiques et la mécanique. Pour gagner sa vie, il devint constructeur de cadrans solaires ; sa maîtrise dans ce métier lui procura une certaine aisance qui lui permit de poursuivre ses études théoriques et pratiques. Son premier ouvrage, publié en 1740, était un Traité de trigonométrie. Il construisit également une presse à tabac, établit plusieurs projets hydrauliques, entre autres celui de l'adduction à Paris des eaux de l'Yvette. Mais son principal ouvrage, publié en 1746, et qui lui valut de devenir la même année membre de l'Académie des sciences, fut l'Essai sur les probabilités de la durée de la vie humaine, d'où l'on déduit la manière de déterminer les rentes viagères, tant simples qu'en tontines. En 1686, l'Anglais Halley avait déjà dressé des Tables de la valeur des annuités et rentes, mais l'étude de Deparcieux est sensiblement plus poussée, car ses tables de mortalité tiennent compte des différences qui existent à cet égard entre les diverses catégories sociales et professionnelles. Deparcieux mérite d'être considéré comme un précurseur de l'actuariat moderne. De son temps, il a connu, sinon la gloire et les honneurs (la seule fonction officielle qu'il exerça fut celle de censeur royal, qui lui valut un logement au Louvre), du moins de nombreuses sympathies, encouragées par l'aménité et la modestie de son caractère. Il a servi de modèle au personnage du géomètre philosophe du conte de Voltaire L'Homme aux quarante écus. Son neveu et homonyme (1753-1789) fut également mathématicien.

— Georges BLUMBERG

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Écrit par

  • : licencié en droit, diplômé de l'École nationale des langues orientales vivantes, professeur à la faculté libre, autonome et cogérée d'économie et de droit, Paris

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