DÉSAUGIERS ANTOINE (1772-1827)
Fils d'un compositeur, Antoine Désaugiers s'affirme très vite hostile à la Révolution et s'exile à Saint-Domingue puis aux États-Unis. Lorsqu'il revient en France, en 1797, le temps est redevenu plus clément pour les talents aimables. Il s'impose alors comme un des vaudevillistes les plus appréciés, joué à l'Odéon, à la Comédie-Française, au théâtre des Variétés. Surtout, il est l'âme des salons du Directoire et du Consulat, grâce à ses chansons, qu'il interprète lui-même. Avec la floraison des sociétés chantantes, où domine un épicurisme de bon aloi, il trouve un cadre approprié à son art. De 1806 à 1813, il exerce une véritable royauté au Caveau moderne. Alternent dans son œuvre petits tableaux de mœurs, fréquemment sous forme de dialogues chantés (Monsieur et Madame Denis), croquis de la vie parisienne (Tableau de Paris à cinq heures du matin, Longchamp, entre autres) et récits courtisans de quelques hauts faits de l'Empire (Ah ! queu fête, poissarde à propos du mariage de l'Empereur et de Marie-Louise). En 1816, celui qu'on a appelé l'Anacréon français est nommé directeur du théâtre du Vaudeville par Louis XVIII ; en 1825, il est confirmé dans son poste par Charles X. Ce témoignage d'allégeance aux Bourbons est l'occasion de la rupture avec Béranger dont il avait été le parrain lors de son entrée au Caveau moderne. Avec Désaugiers, la chanson littéraire du xviiie siècle aura jeté ses plus beaux feux alors qu'elle était déjà sur son déclin.
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Écrit par
- Jean-Claude KLEIN : diplômé de l'École pratique des hautes études, chargé de cours à l'U.F.R. de musique et musicologie de l'université de Paris-IV-Sorbonne
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