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HÉROËT ANTOINE (1492 env.-1568)

L'un des poètes les plus importants de l'école lyonnaise. Heroët a une situation de poète officiel et, à ce titre, écrit plusieurs pièces de circonstance, en particulier l'épitaphe de Louise de Savoie et plus tard celle de Marguerite de Navarre, avant d'entrer dans la vie ecclésiastique et de devenir, en 1552, évêque de Digne. Apprécié de la Cour, estimé des écrivains et des humanistes, il est surtout réputé pour être, selon le mot de Dolet, « l'heureux illustrateur du haut sens de Platon ». Le recueil de vers (en décasyllabes) qu'il publie à Lyon en 1542 comprend en effet, outre la Complaincte d'une dame surprinse nouvellement d'amour, l'Androgyne de Platon, paraphrase et commentaire du mythe du Banquet, une Aultre Invention extraicte de Platon et surtout un poème en trois livres, la Parfaicte Amye, long monologue d'une femme qui définit et chante le pur amour : celui-ci apporte un bonheur incomparable, mais ne peut trouver de réalisation qu'au-delà de la mort, dans la réunion des âmes enfin délivrées « de la prison mondaine » et dans la contemplation de la beauté divine. Œuvre de métaphysique, mais aussi œuvre d'actualité (elle s'insère dans un débat très précis sur la place et la conduite de la femme), la Parfaicte Amye est fort admirée des contemporains. Heroët sera salué par la Pléiade comme un précurseur, bien que Du Bellay, regrettant la pauvreté des rimes et l'absence de « délices et ornementz poëtiques », estime « qu'il mérite plus le nom de phylosophe que de poëte ».

— Bernard CROQUETTE

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Écrit par

  • : agrégé de l'Université, maître assistant à l'université de Paris-VII

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