Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

VAN LEEUWENHOEK ANTONIE (1632-1723)

Les microscopes de Van Leeuwenhoek

Il est difficile de savoir comment Van Leeuwenhoek s’est découvert un intérêt pour la fabrication des lentilles optiques. Une des hypothèses souvent avancées est que l’utilisation de la loupe des drapiers appelée « compte-fils », qui permettait d’apprécier la qualité des étoffes et de compter le nombre de fils par unité de surface, aurait aiguisé la curiosité de Van Leeuwenhoek. Il aurait cherché à améliorer la qualité de cette loupe rudimentaire – ne grossissant que jusqu’à 15 fois – puis aurait voulu dépasser son utilisation pratique. C’est ainsi qu’il aurait créé ses propres lentilles ainsi qu’un ensemble de microscopes dont le plus puissant allait pouvoir agrandir jusqu’à 300 fois environ.

En choisissant de tailler lui-même ses lentilles – plus de 400 au total –, Van Leeuwenhoek parvient à dépasser en clarté et en transparence les plus perfectionnées du xviie siècle. Et, en encastrant une lentille entre deux plaques de laiton, d’argent ou d’or et en plaçant l’objet à observer sur une tige pouvant être approchée ou éloignée de la lentille par un système de vis, Van Leeuwenhoek commence à créer ses propres microscopes, permettant de grossir entre 50 et 200 fois. La résolution qu’il obtient grâce à la qualité de ses instruments d’optique reste cependant très mystérieuse pour ses contemporains, et Van Leeuwenhoek, en refusant de révéler son savoir-faire, préserve son secret. 

Il apparaît en réalité que Van Leeuwenhoek ne s'est pas limité à un seul type de procédure pour fabriquer ses lentilles mais qu’il a au contraire intégré dans ses microscopes de nombreuses méthodes qui circulaient alors à cette époque. Il a par exemple utilisé la procédure de fabrication de lentilles globulaires que le savant anglais Robert Hooke (1635-1703) a publiée en 1678 et qui consiste à chauffer une fine baguette de verre pour obtenir un globule parfaitement circulaire. Constat ironique, car Hooke a toujours voulu découvrir le secret des lentilles de Van Leeuwenhoek sans jamais y parvenir. Ce dernier avait simplement repris sa technique puis avait travaillé sur son amélioration jusqu’à ce qu’elle devienne optimale.

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : docteure en histoire et épistémologie des sciences, professeure agrégée de sciences de la vie et de la Terre, enseignante

Classification

Médias

Antonie Van Leeuwenhoek - crédits : Wellcome Collection ; CC 2.0

Antonie Van Leeuwenhoek

Spermatozoïdes humains et canins, A. Van Leeuwenhoek - crédits : Wellcome Collection ; CC-BY 4.0

Spermatozoïdes humains et canins, A. Van Leeuwenhoek

Autres références

  • BACTÉRIOLOGIE

    • Écrit par , , , et
    • 18 329 mots
    • 11 médias
    Puis apparaît le véritable précurseur, le Hollandais Antoine Van Leeuwenhoek. Passionné d'optique, il se consacre bientôt à la fabrication d'appareils de plus en plus perfectionnés. Sous le nom général d'« infusoires », il décrit non seulement des protozoaires, mais aussi des ...
  • GÉNÉRATION SPONTANÉE - (repères chronologiques)

    • Écrit par
    • 384 mots

    Haute Antiquité Les écrits de Chine, d'Inde, de Babylone, d'Égypte relatent la production de pucerons, de mouches, de crapauds, à partir de bambous, d'ordures, de boue.

    Monde gréco-romain Les philosophes Thalès, Démocrite, Platon, Épicure et Lucrèce développent cette idée. ...

  • JOBLOT LOUIS (1645-1723)

    • Écrit par
    • 886 mots

    Le naturaliste français Louis Joblot est né à Bar-le-Duc, le 9 août 1645, très probablement dans une famille de marchands relativement aisés. On sait peu de choses sur sa vie et ce que l’on sait vient presque entièrement d’une biographie de 1895 rédigée par Wlodimir Konarski et publiée à Bar-le-Duc....

  • MICROBIOLOGIE

    • Écrit par , et
    • 3 878 mots
    • 9 médias
    ...aux xviie et xviiie siècles avec les premières observations microscopiques associées à la remise en cause de la notion de génération spontanée. Le célèbre drapier de Delft, Antoni Van Leeuwenhoek (1632-1723), est l'homme clé de cette période. Observateur méticuleux, il est connu – à tort – comme...
  • Afficher les 10 références