VAN LEEUWENHOEK ANTONIE (1632-1723)
Van Leeuwenhoek et les théories de la génération
Spermatozoïdes humains et canins, A. Van Leeuwenhoek
Wellcome Collection ; CC-BY 4.0
En 1677, Van Leeuwenhoek observe des animalcules dans le liquide spermatique de plusieurs animaux. Après diverses interprétations sur leur nature, il s’interroge sur leur rôle éventuel dans la reproduction. À l’origine partisan d’une forme de « génération spontanée », il change progressivement d’avis en prenant connaissance des travaux de Francesco Redi et de Jan Swammerdam. Après plusieurs expériences et observations au microscope, il prendra fermement position, dans une lettre écrite le 15 octobre 1693 à la Royal Society, contre la génération spontanée, même pour les êtres les plus petits, affirmant qu’un être vivant ne peut provenir que d’un autre être vivant.
Mais quel pourrait alors être le rôle des animalcules spermatiques ? Aux défenseurs d’une construction progressive des organes au cours du développement embryonnaire, s’opposent les partisans d’une préformation ou préexistence de structures à l’intérieur de la semence mâle ou femelle. Mais laquelle de ces semences est préformée ? Selon les ovistes, De Graaf et d’autres savants tels que Francesco Redi ou Nicolas Sténon, le fœtus est préformé dans l’œuf – que l’on ne connaissait pas encore, mais que l’on croyait voir dans le follicule ovarien. Aux ovistes s’opposent les « animalculistes », tels que Nicolas Hartsoeker et Antonie Van Leeuwenhoek qui pensent au contraire que le futur individu est déjà préformé dans l’animalcule issu du mâle, la femelle ne produisant alors que le lieu et la nourriture.
Antonie Van Leeuwenhoek semble avoir acquis une grande maîtrise dans l’art de l’observation et de la dissection microscopiques. Ses nombreux travaux témoignent d’une prodigieuse dextérité. Même à quatre-vingts ans, d’après ses écrits, il était encore capable de décortiquer les ovaires d’une mite pour en extraire ses œufs. Il aurait conçu au cours de sa vie près de 400 microscopes dont 26 sont légués à sa mort à la Royal Society.
La grande diversité des objets qu’il a pu étudier, son origine commerçante et sa méconnaissance du latin ont longtemps décrédibilisé Van Leeuwenhoek aux yeux des historiens des sciences. Cependant, la précision, la qualité de ses observations et de ses comptes rendus illustrés pour la Royal Society font de Van Leeuwenhoek un véritable représentant du peuple des savants ayant contribué à façonner la science de son époque.
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Écrit par
- Claire BOUYRE : docteure en histoire et épistémologie des sciences, professeure agrégée de sciences de la vie et de la Terre, enseignante
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Médias
Antonie Van Leeuwenhoek
Wellcome Collection ; CC 2.0
Spermatozoïdes humains et canins, A. Van Leeuwenhoek
Wellcome Collection ; CC-BY 4.0
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