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SCHMERLING ANTON VON (1805-1893)

Premier ministre autrichien de décembre 1860 à juin 1865. Chef des libéraux allemands, Anton von Schmerling représente la « gauche » dans l'Autriche d'après 1848 mais aussi l'élément allemand partisan de la Grande Allemagne (donc adversaire de la Prusse) et favorable à la centralisation, à la bureaucratie et à la germanisation. Il est l'héritier du joséphisme et par conséquent défavorable à la prépondérance de l'Église romaine. La loi constitutionnelle de 1860 (diplôme d'Octobre) est modifiée par la patente de 1861 et la centralisation renforcée. Les diètes provinciales envoient des délégués au Reichsrat (Conseil d'Empire) à Vienne, que les Hongrois continuent à boycotter. Schmerling réduit la portée du concordat de 1855. La patente de 1861 accorde aux protestants l'égalité complète avec les catholiques et le rôle des jésuites dans l'enseignement est limité. Comme il constitue le principal obstacle à un rapprochement avec les Hongrois et que ceux-ci, sous la direction de Déak, font les premiers pas vers un compromis, François-Joseph renvoie Schmerling, en juin 1865, et le remplace par le gouverneur de Bohême le comte Richard Belcredi, bien que celui-ci n'ait pas l'appui du Reichsrat. Schmerling cesse donc de jouer un rôle important, même quand les libéraux allemands reviendront au pouvoir.

— Jean BÉRENGER

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Écrit par

  • : professeur émérite à l'université de Paris-IV-Sorbonne

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