CALDARA ANTONIO (1670-1736)
L'un des compositeurs les plus fertiles de son temps, et dans les domaines les plus variés. Élève de Legrenzi à Venise, Caldara mène jusqu'en 1716 une vie vagabonde : Rome, Vienne, Madrid... Il est alors nommé second Kapellmeister de l'empereur Charles VI à Vienne, où il demeure jusqu'à sa mort. Son œuvre couvre tous les domaines, et elle est abondante : quatre-vingts opéras, des sérénades, des cantates profanes, trente-huit oratorios, vingt messes, des sonates, des œuvres pour clavier. Mais la diversité de ses styles n'est pas moins confondante. Il reste proche d'un style corellien dans ses sonates à deux violons et basse ; ses opéras (dont le premier fut composé à dix-neuf ans, et le dernier à soixante-six ans) passent du style vénitien à celui de l'opéra napolitain ; ses œuvres religieuses, où l'on trouve tour à tour la stricte écriture scolastique a cappella (Missa in contrapuncto canonica), la tradition vénitienne des grandes masses chorales, voire polychorales (Crucifixus, à seize voix), les oppositions d'airs pour solistes et de chœurs (Missa dolorosa). Cette gigantesque synthèse est l'un des fondements de ce style baroque composite propre à l'Allemagne du Sud et à l'Autriche. La renommée de Caldara dura fort longtemps après lui ; il influença profondément l'école de Mannheim et Haydn. Beethoven le connaissait et l'admirait.
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Écrit par
- Philippe BEAUSSANT : directeur de l'Institut de musique et danse anciennes de l'Île-de-France, conseiller artistique du Centre de musique baroque de Versailles
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