PAPPANO ANTONIO (1959- )
L’événement « Turandot »
Une mention toute particulière doit être réservée à la première discographique de la version originale du dernier duo et de la scène finale de l’opéra Turandot – laissé inachevé par Giacomo Puccini et complétée par Franco Alfano (1875-1954). La maladie qui devait emporter le compositeur, mais aussi sans doute la difficulté de définir le parcours qui mène l’héroïne de la fureur vengeresse et de la froide cruauté à la tendresse amoureuse, ont retenu la main du compositeur. Franco Alfano proposait un long cheminement qui rendait la fin du drame plus compréhensible. Le maestro Arturo Toscanini, qui en avait assuré la création en 1926, avait exigé la suppression d’une centaine de mesures pour parvenir à une conclusion plus rapide. C’est cette version abrégée qui s’est imposée dans la plupart des productions scéniques et discographiques. Avec Sondra Radvanovsky (Turandot), Jonas Kaufman (Calaf), Ermonela Jaho (Liu), le chœur et l’orchestre de l’Académie Sainte-Cécile de Rome étant placés sous la direction d’Antonio Pappano, la publication en 2023 chez Warner Classics de la partition complète constitue un événement musical qui renouvelle l’approche de l’œuvre ultime de Giacomo Puccini. Comme l’explique le chef d’orchestre dans un entretien donné au Monde : « Turandot n’est pas un opéra au sens habituel du terme. Il n’y a pas de mélodrame comme dans Tosca, La Bohème, Madame Butterfly ou La Fanciulladel West. Il s’agit plutôt d’un rituel dont l’orchestration est d’une richesse inhabituelle. C’est aussi la première fois que Puccini donne une telle importance au chœur. Comme si l’élément humain s’effaçait au profit de la tragédie. »
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Écrit par
- Pierre BRETON : musicographe
Classification
Média