CESTI ANTONIO PIETRO (1623-1669)
Antonio Pietro Cesti est, avec Francesco Cavalli, l'un des principaux compositeurs italiens du xviie siècle.
Baptisé le 5 août 1623, à Arezzo, en Toscane, Antonio Pietro Cesti (qui adoptera comme prénom Marc'Antonio) étudie à Rome et est ordonné prêtre. Il s'établit en 1651 à Venise, où son premier opéra connu, Alessandro vincitor di se stesso, est représenté en 1651, immédiatement suivi par Cesare amante (ultérieurement remanié sous le titre de La Cleopatra, 1654). En 1652, il est nommé maître de chapelle de l'archiduc Ferdinand d'Autriche à Innsbruck, poste qu'il cumulera de 1657 à 1662 avec celui de chantre à la chapelle Sixtine. Il compose L'Argia (1655), L'Orontea (1656), La Dori (1657), La Magnanimita d'Alessandro (1662), Il Tito (1666). Nommé vice-maître de chapelle à la cour impériale de Vienne en 1666, il conserve cette charge jusqu'à sa mort, le 14 octobre 1669, à Florence ; c'est à Vienne qu'il fait représenter, les 13 et 14 juillet 1668, sa somptueuse « fête théâtrale » Il Pomo d'oro, qui comporte vingt-quatre décors principaux, quarante-huit rôles, soixante-sept scènes, sept ballets.
Durant tout le xviie siècle, les opéras de Cesti sont souvent représentés en Italie et à l'étranger, notamment son chef-d'œuvre, La Dori, et le très populaire L'Orontea. Cesti aurait composé une centaine d'opéras, mais une quinzaine seulement nous sont parvenus. Le collège Christ Church d'Oxford possède une importante collection de manuscrits du compositeur, contenant dix-huit cantates profanes et trois cantates sacrées. De nombreuses autres cantates sont conservées dans d'autres institutions. Les cantates et les pages de musique religieuse de Cesti dénotent l'influence de l'école romaine, caractérisée par un contrepoint plutôt conservateur, tandis que ses opéras affichent le caractère davantage innovant de l'école vénitienne. Les lignes vocales solennelles et lyriques de ses cantates reflètent néanmoins le style du bel canto qu'il contribue à introduire à l'opéra par le biais de la cantate. En cela comme dans son langage harmonique et dans sa mise en avant du chanteur et de l'aria, plutôt que du texte et du récitatif, il annonce les futures évolutions de l'opéra au xviiie siècle.
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- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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