ANVERS
La métropole contemporaine
La commune d'Anvers est très étendue (205 km2) et c'est la plus peuplée du pays (536 000 habitants en 2023). Son territoire englobe les espaces industrialo-portuaires au nord, du moins ceux de la rive droite du fleuve. Sa superficie exceptionnelle s'explique par l'annexion, en 1929 puis 1958, de six communes rurales situées au nord de la ville, en liaison avec l'expansion portuaire puis, en 1983, par celle des faubourgs entourant le noyau urbain historique (du nord au sud, Ekeren, Merksem, Deurne, Borgerhout, Berchem, Wilrijk, Hoboken). Anvers atteint donc maintenant, au nord, la frontière néerlandaise, à 20 kilomètres à vol d'oiseau du centre de la ville. L'urbanisation morphologique anversoise, c'est-à-dire le tissu bâti sans interruption et les zones industrielles et portuaires, s'étend sur une zone plus vaste encore et englobe au total 950 000 habitants : la périurbanisation rejoint vers le sud le Rupel et Malines, mais, surtout, étend ses lotissements luxueux loin vers l'est et le nord-est, dans les zones boisées sur les sables de la Campine anversoise. Quant au bassin d'emploi, le deuxième en Belgique après celui de Bruxelles, il concerne une population totale de 1 550 000 personnes et couvre approximativement les arrondissements d'Anvers et de Malines (bien que cette dernière ville conserve sa propre centralité économique). Il ne s'étend en revanche que sur quelques communes à l'ouest de l'Escaut ; cette dissymétrie, tout comme celle de l'aire urbaine morphologique, traduit la persistance de la vieille coupure historique du fleuve, bien que le franchissement de l'Escaut soit plus aisé depuis l'ouverture de tunnels (Sainte-Anne, pour piétons, et du Pays de Waes, pour automobiles, en 1932 ; Kennedy, pour l'autoroute vers Gand, en 1969 ; Brabo, pour le tramway, en 1990 ; de Liefkenshoek, à péage, dans la zone portuaire au nord de la ville, en 1991). Sur la rive gauche (Linkeroever), appelée la « Tête de Flandre » et encore occupée par des polders agricoles au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, l'extension résidentielle reste limitée.
Le deuxième port européen
Anvers est un port majeur de la façade maritime qui s'étend du Havre à Hambourg et le deuxième port européen après Rotterdam. Il gère les trois quarts du trafic maritime belge, le reste se partageant pour l'essentiel entre Gand et Zeebrugge, distant de 85 kilomètres, avec lequel le port d’Anvers a fusionné en 2022 sous le nom de Port of Antwerp-Bruges. À la différence de Rotterdam, où les importations de pétrole brut occupent une place très importante, le trafic maritime est équilibré à Anvers entre les entrées et les sorties de marchandises. Le nouvel ensemble fusionné, dans lequel Anvers pèse pour plus de 80 %, a traité un trafic maritime de 289 millions de tonnes en 2021 (452 à Rotterdam ; 129 à Hambourg) et fournit 4,5 % du produit intérieur brut de la Belgique. L’ensemble Anvers-Zeebrugge est premier en Europe pour la manutention des conteneurs. Cette position privilégiée tient au nombre de liaisons entre Anvers et le reste du monde : plus de 300 lignes régulières desservant 800 destinations. Anvers est aussi spécialisé dans le trafic du vrac et des produits chimiques, alors que Zeebrugge, directement ouvert sur la mer, l’est pour le trafic roulier, en particulier avec l’Angleterre, et les importations de gaz liquéfié. Anvers est quelque peu handicapé par la longueur du chenal d'accès, l’Escaut occidental (Westerschelde), 70 kilomètres de la mer à la première écluse de Berendrecht, ses sinuosités et son tirant d'eau. Il ne peut dès lors accueillir les pétroliers géants, de sorte que le port a abandonné les importations de pétrole brut : depuis 1971, l’approvisionnement de ses raffineries se fait par oléoduc au départ de Rotterdam. La navigabilité du chenal d'accès implique[...]
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Écrit par
- Guido PEETERS : docteur en droit, licencié en sciences politiques et diplomatiques
- Carl VAN DE VELDE : chercheur au Centre des arts plastiques d'Anvers
- Christian VANDERMOTTEN : docteur en sciences géographiques, professeur émérite à l'Université libre de Bruxelles, membre de la classe des lettres de l'Académie royale de Belgique, président de la Société royale belge de géographie
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Médias
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