APENNIN
Paysages régionaux
Enfin il faut mettre l'accent sur la variété des paysages de l'Apennin. On dit souvent « les Apennins », et à juste titre, car il y en a plusieurs.
L'Apennin septentrional commence au col de Cadibone. Il prolonge donc en apparence les Alpes ligures, et va jusqu'à la Bocca Serriola. L'Apennin ligure (1 803 m) est le plus âpre, et il tombe directement sur le golfe de Gênes, tandis que l'Apennin tosco-émilien est le plus élevé (2 163 m) et le plus boisé. Leur activité, sylvo-pastorale, est peu rentable ; l'existence de cette mince chaîne se réduit à être un obstacle que l'on s'est efforcé de franchir par tous les moyens : des gazoducs, une vingtaine de lignes électriques à haute tension, plus de vingt cols routiers et une dizaine de voies ferrées. Le passage le plus fréquenté se trouve naturellement au droit du port de Gênes.
L'Apennin central s'étend jusqu'à la Bocca Forli. Il est nettement plus élevé, puisque 3 p. 100 de sa surface sont situés à plus de 2 000 m d'altitude. On y distingue d'abord l'Apennin ombro-marchesan (2 478 m), puis l'Apennin abruzzais, lequel possède, avec le Gran Sasso d'Italia, le culmen (2 912 m) et le seul petit glacier de la péninsule. Cet Apennin central est calcaire, et le contraste est grand entre les pacages de ses plateaux karstiques et les cultures arrosées de ses conques. Mais il est également large et complexe, et il possède une activité régionale positive, avec des villes anciennes (Pérouse, L'Aquila, etc.) et des centres industriels : Fabriano et ses papeteries, Terni et son importante industrie sidérurgique, Bussi et son électrochimie. Dans les Abruzzes, en particulier, certaines installations hydro-électriques sont de conception fort audacieuse (complexe Provvidenza), et les preuves de dynamisme se multiplient.
Tout autre est la situation de l'Apennin méridional. Encore faut-il en distinguer les régions : l'Apennin napolitain, ou campanien (2 050 m) et plus encore l'Apennin lucanien (2 248 m) sont probablement les plus déshéritées de toute l'Italie. Elles doivent ce triste privilège à leurs sols trop ravinés s'ils sont argileux, trop secs s'ils sont calcaires ; au retard de l'équipement aussi ; mais surtout à l'archaïsme de leur structure sociale. Ce voisinage accentue, évidemment, la bonne impression que fait maintenant l'Apennin calabrais : sur ses sols granitiques et bien arrosés, les forêts sont fraîches et profondes, et un récent effort de bonification des terres a déjà donné des résultats intéressants, particulièrement dans la Sila. Il faut remarquer que si la chute de l'Apennin méridional dans la mer Tyrrhénienne, à partir de la presqu'île de Sorrente, donne toute sa beauté au littoral, elle empêche malheureusement sa mise en valeur puisqu'elle le verrouille.
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Écrit par
- Jean AUBOUIN : membre de l'Institut
- Jean DEMANGEOT : professeur à la Faculté des lettres et sciences humaines de Toulouse
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