APOGÉE DE PERGAME
Simple fortin perché sur un piton rocheux jusqu'à la fin du ive siècle, Pergame est encore une petite ville d'Asie Mineure au iiie siècle. Elle ne devient une ville d'art qu'avec les grandes offrandes sculptées dédiées par son premier roi, Attale Ier (— 241-— 197), après ses victoires sur les Galates (Gaulois), et ne se transforme en métropole que par la volonté d'Eumène II (— 197−— 159). L'acropole est alors complètement remodelée pour former autour de la conque du théâtre un éventail de cinq terrasses de niveau croissant tournées vers la ville basse, tandis que les palais royaux donnent sur les escarpements de l'arrière-pays. Pour la première fois, voici poussé à la limite ce qu'avait esquissé Mnésiclès aux Propylées de l'Acropole d'Athènes : l'adéquation de l'architecture monumentale à la particularité d'un site qu'elle prend pour tâche d'exalter. Cela ne va pas sans d'imposants terrassements, souvent voûtés, qu'on observe aussi sur les pentes, aux sanctuaires de Dionysos et de Déméter, ainsi qu'au gymnase : les architectes de Pergame sont d'abord de grands ingénieurs. L'école de sculpture, qui culmine avec les décors du Grand Autel, et l'importante bibliothèque de textes sur parchemin achèvent de faire de Pergame une nouvelle Athènes, qu'Attale III, sans descendance, lègue à Rome en — 133.
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Écrit par
- Bernard HOLTZMANN : ancien membre de l'École française d'Athènes, professeur émérite d'archéologie grecque à l'université de Paris-X-Nanterre
Classification
Média