APPARITION DES ARMES À FEU
En Chine, la poudre noire sert à lancer des projectiles à partir de tiges de bambou vers 1200, mais le canon n'est attesté avec certitude qu'en 1313 à Gand. Son emploi se généralise durant les sièges et sur mer pendant la guerre de Cent Ans (1337-1453). De petit calibre et de faible portée, le canon de fer forgé ne peut d'abord rivaliser avec l'artillerie traditionnelle (artillerie à jet mécanique) ; mais, dès la fin du xive siècle, les armes à feu portatives se distinguent de l'artillerie de siège. Les premiers canons à main, bâtons à feu, traits à poudre ou scopettes (1364) servent à effrayer les montures des chevaliers. La couleuvrine puis l'arquebuse à mèche (avec crosse et détente pour la mise à feu) annoncent le mousquet (1521), supplanté définitivement par le fusil à silex (1703), puis par les fusils à percussion (1807) et à aiguille et chargement par la culasse (1842).
Au xvie siècle, les bombardes géantes de fer forgé (1453) ont cédé la place aux canons classiques de fonte (réservés à la marine et à l'artillerie de siège) et de bronze (destinés à l'artillerie de campagne, employée sur les champs de bataille). Le roi de Suède Gustave-Adolphe, au début du xviie siècle, et Frédéric le Grand, roi de Prusse, au siècle suivant, développent l'artillerie de campagne en la rendant plus légère et plus mobile ; le Français Gribeauval rationalise le canon et standardise sa production (1764) : c'est l'apogée de l'artillerie à âme lisse. Elle sera supplantée à la fin du xixe siècle par le canon rayé en acier et à chargement par la culasse.
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Écrit par
- Patrice BRET : chercheur honoraire au centre Alexandre Koyré, EHESS-CNRS-MNHN, Paris
Classification
Média