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APPRENTISSAGE DE L'ÉCRITURE

Écriture : des différences interindividuelles importantes

L’écriture est affectée par divers facteurs liés à l’individu ou au contexte. Les filles présentent en moyenne des écritures de meilleure qualité que celle des garçons, cette différence restant vraie à l’âge adulte. Les différences liées à la vitesse, souvent à l’avantage des filles, sont toutefois plus discutées dans la littérature scientifique. De manière cohérente, les enfants présentant un trouble de dysgraphie comprennent beaucoup plus de garçons que de filles. Contrairement à des idées reçues, l’écriture des enfants gauchers n’est pas moins lisible, ni moins rapide, que celle des enfants droitiers. Les études ne rapportent pas de différences en qualité ou en rapidité de l’écriture selon la latéralité des enfants. L’écriture des enfants gauchers est en revanche sensible à la posture qu’ils adoptent pour cette activité, les oscillations entre une posture inversée par rapport à celle des droitiers ou au contraire similaire étant préjudiciables à la qualité de l’écriture. Du côté des facteurs contextuels, les travaux comparant la lisibilité et la rapidité de différents types d’écriture sont parmi les plus intéressants. L’écriture cursive apparaît moins rapide mais donne lieu à une meilleure qualité que l’écriture script. Toutefois, il semble que ce soit un style mixte, mélangeant le cursif et le script (tendance à produire les lettres p, t, d, v, i, plutôt en script par exemple), qui permette les performances les plus efficaces. C’est d’ailleurs vers ce type d’écriture qu’évoluent grand nombre d’adultes.

Enfin, on relèvera qu’un diagnostic de dysgraphie ne peut guère être posé avant la première étape d’automatisation de l’écriture, soit au niveau du CE2 environ. Cela concerne alors environ 6 p. 100 des élèves, ce qui fait de cette acquisition un enjeu sociétal important pour combattre l’échec scolaire. Par ailleurs, la plupart des troubles développementaux s’accompagnent de troubles de l’écriture, comme dans le cas de l’autisme, de troubles de déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité, de troubles de l’acquisition de la coordination motrice. Des problèmes dans la lisibilité et la formation des lettres sont souvent mis en avant, posant ainsi la question du passage à l’automatisation des gestes d’écriture chez ces enfants.

Les travaux actuels sur l’écriture sont fortement orientés vers la détermination des régions du cerveau spécifiquement associées aux différents processus impliqués dans la production écrite d’un mot.

— Annie VINTER

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Apprentissage de l’écriture - crédits : Michel Garnier/ Gamma-Rapho/ Getty Images

Apprentissage de l’écriture