APPRENTISSAGE DE LA LECTURE
Automatisation de la lecture
Reste à comprendre un dernier phénomène, celui de l’automatisation de la lecture. Ce phénomène se caractérise par la disparition de l’effet de longueur (plus les mots sont longs, plus la lecture est lente) indiquant que les mots sont désormais lus non plus lettre par lettre (de manière dite sérielle) mais de façon parallèle prenant en compte toutes les lettres en un coup d’œil. Grâce à ce changement de mode de traitement, le lecteur expert finit par lire environ trois à quatre mots par seconde, et l’aisance et la fluidité de cette lecture nous donnent la fausse impression d’une lecture globale des mots. Cette impression est trompeuse. La lecture fluide et instantanée est le résultat de plusieurs processus qui opèrent en parallèle. D’abord, un traitement orthographique de plus en plus efficace permettant un accès direct à la forme orthographique des mots. Puis, un processus de décodage de plus en plus performant permettant un accès rapide à la forme phonologique des mots (la petite voix que nous entendons pendant la lecture silencieuse). Enfin, un traitement morphologique (les morphèmes sont les unités les plus petites porteuses de sens, comme la racine « lait » et le suffixe « -ier » dans le mot « laitier ») précoce et rapide qui facilite l’accès à la signification des mots.
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Écrit par
- Jonathan GRAINGER : directeur de recherche au CNRS
- Johannes ZIEGLER : directeur du laboratoire de psychologie cognitive, université d'Aix-Marseille
Classification
Média