APPRENTISSAGE IMPLICITE
La notion d’apprentissage est souvent liée à un contexte scolaire ou professionnel, où l’apprenant cherche intentionnellement à acquérir des connaissances qu’il pourra exploiter ou enseigner à son tour ultérieurement. Il n’est pas de meilleure introduction à l’apprentissage implicite que de lui attribuer les propriétés inverses. L’apprentissage implicite n’implique pas l’intention d’apprendre, et conduit généralement à une modification comportementale sans que des connaissances associées puissent être identifiées et partagées.
Un exemple
Les règles définissant les accords grammaticaux, par exemple l’accord en genre de l’article et de l’adjectif avec le nom, sont apprises dans le cadre scolaire. Mais cet apprentissage n’intervient que vers l’âge de huit ans, alors que les productions verbales de l’enfant semblent se conformer à ces règles bien plus tôt. Un enfant de trois ans pourra dire correctement « une voiture verte », sans connaître la classe syntaxique des mots ni les règles qui s’y appliquent. Cette production illustre le produit d’un apprentissage implicite.
L’enfant est particulièrement concerné par ce mode d’apprentissage, étant donné les limites de ses capacités d’analyse et de verbalisation. Mais la notion d’apprentissage implicite n’est en rien associée à un âge particulier de la vie, et s’applique tout aussi bien à l’adulte. De même, le champ de l’apprentissage implicite ne porte pas que sur le langage comme illustré dans l’exemple : il s’étend à d’autres habiletés cognitives, aux compétences musicales, ou encore aux comportements moteurs et sociaux.
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Écrit par
- Pierre PERRUCHET : ancien directeur de recherche au CNRS
Classification
Média