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APPRENTISSAGE PROFOND ou DEEP LEARNING

Apprentissage profond, deeplearning en anglais, ou encore « rétropropagation de gradient »… ces termes, quasi synonymes, désignent des techniques d’apprentissage machine (machine learning), une sous-branche de l’intelligence artificielle qui vise à construire automatiquement des connaissances à partir de grandes quantités d’information. Les succès qu’enregistrent ces techniques leur confèrent un rôle essentiel dans le monde contemporain, où elles apparaissent être à l’origine d’innombrables applications pratiques (reconnaissance des visages et de la parole, voiture autonome, etc.). Même si elles semblent constituer un renouveau, voire une révolution de l’intelligence artificielle, les principes sur lesquels elles reposent sont anciens. Très tôt, avant même l’avènement de l’intelligence artificielle – discipline ayant vu le jour officiellement en 1956 –, avec la cybernétique – courant de réflexion créé en 1946 à l’issue des premières tentatives de simulation du vivant et du cerveau aux moyens de flux d’information – et l’article séminal d’Alan Turing (1912-1954) sur l’intelligence des machines (1950), il apparut nécessaire de développer des techniques d’apprentissage machine afin que les ordinateurs soient capables de s’adapter aux évolutions du monde extérieur, de tirer parti de leurs propres expériences et de se reprogrammer automatiquement. Ces techniques se développèrent dès les années 1940 et 1950, puis se perfectionnèrent dans les années 1980, avant de connaître un nouvel essor à partir de 2010.

Différents types d’apprentissage machine

On distingue usuellement au moins trois types d’apprentissage machine : l’apprentissage par renforcement, l’apprentissage supervisé et l’apprentissage non supervisé.

L’apprentissage par renforcement suppose que, lors de ses pérégrinations, un agent (entité qui agit de façon autonome) reçoit des récompenses ou des punitions en fonction des actions qu’il exécute. Il s’agit alors d’établir automatiquement, à partir des retours d’expérience, des stratégies d’action des agents qui maximisent l’espérance de récompenses. Ces techniques développées depuis la fin des années 1950 ont fait leurs preuves à la fois dans le domaine des jeux et dans celui de la robotique.

L’apprentissage supervisé suppose que l’on donne des exemples étiquetés, comme des images de lettres manuscrites avec le nom de la lettre correspondante (étiquettes a, b, Z…). L’apprentissage consiste alors à construire une fonction capable de déterminer la lettre de l’alphabet à laquelle se rapporte chaque image. Cette forme d’apprentissage a fait des progrès considérables ces dernières années.

Enfin, le dernier type d’apprentissage repose sur un ensemble d’exemples non étiquetés que l’on cherchera à structurer en rassemblant les exemples apparemment les plus proches et en les distinguant de ceux qui en paraissent éloignés. Il s’agit donc, pour la machine, de pouvoir organiser des connaissances et acquérir des notions nouvelles. Ainsi, pour un ensemble d’instruments de musique, on peut chercher à ce que la machine construise automatiquement des catégories en distinguant, par exemple, les instruments à cordes, à vent, à percussion puis, parmi les cordes, les cordes pincées, frappées, frottées, etc.

L’apprentissage supervisé recourt à des techniques variées fondées sur la logique ou la statistique et s’inspirant de modèles psychologiques, physiologiques ou éthologiques. Parmi celles-ci, des techniques anciennes reposant sur un modèle très approximatif du tissu cérébral – les réseaux de neurones formels – ont obtenu depuis les années 2010 des performances remarquables en traitant de très grandes quantités d’information que l’on qualifie en français de masses de données, et en anglais de big data. Ce sont elles que l’on range[...]

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Réseau de neurones formels - crédits : Encyclopædia Universalis France

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