ARABE (MONDE) Langue
La langue arabe et ses dialectes. Structures linguistiques
L'arabe littéraire
Phonologie
L'arabe est une langue à vocalisme pauvre (3 phonèmes) et consonantisme riche (26 phonèmes). Les voyelles se disposent selon le triangle fondamental :
Les consonnes sont sourdes, sonores, emphatiques ou nasales.
Voyelles et consonnes peuvent se présenter sous forme de géminées. (Les voyelles géminées sont transcrites communément au moyen d'une barre au-dessus de la lettre ; ici, elles sont notées par le redoublement de la lettre.)
Pour ce qui concerne le tableau des consonnes, on notera les caractéristiques suivantes :
– Abondance des articulations dans les régions très postérieures et très antérieures de l'appareil phonatoire. Sur 23 consonnes non liquides, 6 sont de réalisation vélaire ou post-vélaire, 13 de réalisation dentale ou labiale ; 3 consonnes seulement sont d'articulation palatale (pour q, cf. infra).
– Dissymétrie dans la disposition des consonnes d'arrière et des consonnes d'avant. Les premières sont disposées par paires, opposées selon ce qu'on considère communément comme une corrélation de sonorité, marquée par la présence ou l'absence de vibration laryngiennes. Les consonnes antérieures obéissent à une organisation ternaire. Outre la sourde et la sonore, chaque série articulatoire comprend un phénomène réalisé, selon les cas, tantôt sourd et tantôt sonore, mais comportant toujours un travail complexe de l'arrière-bouche qui lui confère une teinte vélaro-pharyngale caractéristique. Ces phonèmes sont traditionnellement appelés « emphatiques ».
Parmi ces emphatiques, le phonème noté d dans le tableau ne peut être décrit comme « latéral » (̣δ !) que pour des états anciens de la langue. Dans la prononciation moderne, il a perdu son appendice « latéral » et se trouve soit réalisé d, soit confondu avec ̣δ. Le phonème q est articulé un peu plus en arrière que le phonème simple correspondant.
On porte traditionnellement au tableau les semi-voyelles w et y, qui sont en fait des réalisations consonantiques des voyelles u et i.
La syllabe
La constitution syllabique est soumise à diverses restrictions : le premier élément de la syllabe ne peut être qu'une consonne simple, le dernier une voyelle ou une consonne simple ; en principe, une syllabe ne peut comporter moins de 2 et plus de 3 unités phonématiques (sauf un nombre très limité de cas où se réalisent des syllabes de 4 unités).
Il résulte de ces règles que les syllabes ne peuvent avoir, en général, que les formes CV, CVV, CVC et, dans quelques cas, CVVC (C = consonne, V = voyelle, VV = voyelle géminée). Lorsque les constructions morpho-syntaxiques conduisent théoriquement à quelque autre type, il y a redistribution structurale des éléments, de manière à ramener la syllabe à l'un de ces types canoniques. En particulier V(C) passe à CV(C) par prothèse de la consonne '.
L'accent
L'accent porte en général sur la première syllabe comportant plus de deux unités, comptée à partir de la pénultième et en remontant vers le début du mot. En l'absence d'une telle syllabe, c'est la première qui est accentuée. La dernière ne porte jamais l'accent. Voici trois exemples : CV – CVC – CV(C), CV – CVV – CV(C), CV – CV – CV(C).
Caractéristiques morpho-syntaxiques
Du point de vue de la morpho-syntaxe, la distinction essentielle est entre le verbe et le nom, lequel peut fonctionner soit comme substantif, soit comme adjectif, selon la construction.
Nom et verbe se distinguent :
– sur le plan formel, par la présence dans toute forme verbale d'un morphème externe (préfixé ou suffixé selon le cas, cf. infra) qui constitue la marque de personne : ya-ktub-u, katab-tu se dénoncent formellement comme verbes par la présence des morphèmes ya- ou -[...]
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Écrit par
- David COHEN : professeur à l'université de Paris-III-Sorbonne nouvelle, directeur d'études à l'École pratique des hautes études, directeur du Centre de littérature et linguistique arabes (C.N.R.S.)
Classification
Médias
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