ARACHNIDES
Les arachnides (Arachnida) – dont les représentants les plus connus sont les araignées, les scorpions et les acariens – sont des animaux largement répandus sur la Terre : ils occupent à peu près tous les types de milieux. Dans l’état actuel de nos connaissances, on en dénombre environ 90 000 espèces. Les arachnides sont des arthropodes (animaux présentant une carapace externe ou exosquelette et un corps segmenté) qui appartiennent à l’ensemble des chélicérates, lui-même inclus dans le groupe des chélicériformes. Certaines espèces sont cosmopolites, c’est-à-dire largement répandues, d’autres sont plus localisées, voire endémiques (n’existant que dans une zone bien définie), avec des exigences écologiques précises.
Si les plus primitifs des chélicériformes (c’est-à-dire les pycnogonides et les mérostomes) sont aquatiques, tous les arachnides sont essentiellement terrestres, à l’exception de quelques espèces adaptées à la vie en eau douce (comme les hydracariens ou l’araignée du genre Argyroneta) ou marine (halacariens), ce qui correspond, sur le plan évolutif, à un retour à l’eau.
Au sein des arachnides, on peut distinguer 11 groupes (ordres dans la classification classique). Ceux-ci, bien qu’ils possèdent des caractères communs, sont morphologiquement très différents les uns des autres. Les tropiques hébergent tous ces groupes dont trois sont exclusivement représentés sous ces latitudes : les ricinules, les schizomides et les uropyges. Les autres sont également présents en Europe : les acariens, les amblypyges, les araignées, les opilions, les palpigrades, les pseudoscorpions, les scorpions et les solifuges.
Caractères distinctifs des arachnides
Le corps des arachnides est constitué d’une série de segments, disposés les uns à côté des autres, qui illustre la métamérisation (parfois presque totalement disparue chez certains groupes comme les araignées ou les acariens). La zone céphalique n’est pas individualisée et le corps se divise en deux régions : à l’avant le céphalothorax, ou prosome, qui résulte de l’union de la tête et du thorax ; à l’arrière, l’abdomen, ou opisthosome.
Le céphalothorax porte les yeux, dont la présence est quasi permanente, les chélicères, les pédipalpes ou pattes mâchoires (première paire de pattes transformées à rôle tactile, masticatoire, préhensile ou encore sexuel), et les quatre paires de pattes locomotrices ou ambulatoires. Tous ces appendices sont multiarticulés. Ces caractères permettent de les différencier des insectes. Ces derniers, qui n’appartiennent pas à l’ensemble des chélicérates mais à celui des mandibulates ou antennates, possèdent un corps qui est divisé en trois parties et qui ne porte que trois paires de pattes.
La vue des arachnides est souvent faible. Ce sont des animaux généralement nocturnes. Les yeux, dont le nombre varie de zéro à douze chez certains scorpions, sont simples et non composés comme chez les insectes. L’imprécision des renseignements fournis par cette faible vision peut être compensée par la présence, sur toute la surface du corps, de soies sensorielles très fines, de diverses catégories (chimioréceptrices pour détecter les substances chimiques, mécanoréceptrices pour capter les mouvements et les vibrations) assurant une perception très développée de l’environnement. Des soies différenciées très longues et très mobiles, appelées les trichobothries, essentiellement réparties sur les membres, sont des mécanorécepteurs très sensibles aux déplacements d’air et aux vibrations, entrant pour une grande part dans la détection des proies.
Les arachnides sont pourvus, comme tous les autres chélicérates, d’un organe particulier, pair et articulé, situé en avant de la bouche : la chelaou chélicère. Celle-ci présente une grande variété de formes et des fonctions multiples. Chez la plupart des groupes d’arachnides,[...]
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Christine ROLLARD : docteur en sciences biologiques, maître de conférences au Muséum national d'histoire naturelle, Paris, enseignant-chercheur
Classification
Médias
Autres références
-
ACARIENS
- Écrit par Jean-Louis CONNAT et Gabriel GACHELIN
- 6 631 mots
- 2 médias
Le terme acarien fait souvent penser aux êtres minuscules qui vivent dans la poussière des habitations et sont responsables de nombreuses allergies. En fait, ce groupe zoologique comprend un très grand nombre d'espèces dont les tailles varient de quelques dixièmes de millimètres (pour le sous-groupe...
-
ARAIGNÉES ou ARANÉIDES
- Écrit par Christine ROLLARD
- 5 386 mots
- 7 médias
Les araignées (qui constituent l'ordre des Aranéides) sont des animaux à huit pattes capables de sécréter des fils de soie qui peuvent servir, pour certaines espèces, à tisser des toiles. Elles appartiennent au groupe des arachnides comme les scorpions, les acariens, les opilions et les...
-
CHÉLICÉRATES
- Écrit par Roland LEGENDRE et Max VACHON
- 2 480 mots
- 6 médias
L'ensemble des spécialistes considère généralement que les Chélicérates sont formés de deux classes, celle des Mérostomes et celle des Arachnides, et ils s'accordent à faire une place à part à un groupe très particulier, essentiellement marin, les Pycnogonides ou Pantopodes. Pour... -
EXCRÉTION
- Écrit par René LAFONT
- 5 271 mots
- 8 médias
...également des catégories intermédiaires, qui éliminent des quantités comparables de deux des trois composés précédents (exemple les uréo-uricotèles). Les Arachnides, enfin, se distinguent de l'ensemble en éliminant essentiellement de la guanine ( guanotélisme). Il ne faudrait pas pour autant croire que...