- 1. Caractères distinctifs des araignées
- 2. Les différents groupes d'araignées
- 3. Les plus anciennes araignées fossiles
- 4. Les araignées : des chasseurs hors pair
- 5. Cycle de vie des araignées
- 6. Locomotion aérienne
- 7. Venimeuses ou dangereuses ?
- 8. Rôle des araignées
- 9. Les ennemis des araignées
- 10. La peur de l'araignée ?
- 11. Bibliographie
ARAIGNÉES ou ARANÉIDES
Rôle des araignées
Dans des milieux propices comme les prairies, les araignées peuvent être présentes en très grand nombre (parfois plus de mille individus recensés par mètre carré). Tout en étant solitaires, elles ne vivent donc pas isolées les unes des autres mais par peuplements, chacune des espèces occupant son espace dans le milieu. Leur densité varie dans une zone donnée en fonction de leurs exigences écologiques et des relations avec les autres groupes zoologiques présents, l'ensemble étant en équilibre dans l'écosystème. Les conditions extérieures (comme la température, l'hygrométrie, le type de supports) interviennent également fortement sur cette densité ainsi que la présence de proies dans le biotope puisque les araignées (en tant que prédateurs) sont tributaires de ces ressources alimentaires.
Les araignées sont des animaux carnivores qui se nourrissent principalement d'insectes, certaines grosses mygales pouvant aller jusqu'à capturer des petits rongeurs ou oiseaux. Elles sont capables de consommer, en moyenne, de 10 à 20 p. 100 de leur propre poids chaque jour. En France, le nombre d'insectes mangés par les araignées sur un hectare en une année peut dépasser 400 millions. Leur rôle écologique est, de ce fait, primordial car elles sont très efficaces en tant que régulatrices de populations de certains insectes ravageurs de culture ( emploi en lutte biologique intégrée en Israël, en Asie et aux États-Unis) et fonctionnent comme de très bons insecticides naturels dans la nature (tout comme dans les habitations).
D'autres potentialités d'utilisation des capacités des araignées sont à l'étude depuis de nombreuses années en particulier la soie et le venin.
La soie présente des propriétés exceptionnelles, à la fois résistante, solide, légère, élastique et totalement biodégradable. Les Grecs et les aborigènes d'Australie utilisent depuis très longtemps des fils de soie d'araignées, les premiers pour des pansements ou des fils de suture, les seconds pour des filets de pêche. Des essais d'élevage à des fins de production ont été tentés à Madagascar à partir de 1896 (école d'aranéiculture de Tananarive) avec des néphiles, grandes araignées à toile géométrique. Un missionnaire français, le père Camboué, récolta à l'époque, à partir d'une seule araignée, en un mois de prélèvement, environ quatre mille mètres de soie dorée. Quelques pièces de tissus furent confectionnées mais la production – insuffisamment rentable comparée à celle du ver à soie et trop contraignante sur le plan de l'élevage – s'est arrêtée au début du xxe siècle. Aujourd'hui, des chercheurs tentent d'obtenir de la soie synthétique, à partir des protéines de base qui ont été isolées, notamment en faisant produire cette matière par d'autres organismes vivants (en y introduisant les gènes responsables de la production de ces protéines) comme des plantes, des bactéries, des chèvres...
Quant au venin, il a déjà été considéré dans d'anciennes pratiques comme un remède à divers maux (certains troubles céphaliques ou digestifs). En séparant les divers composants des venins, des chercheurs espèrent découvrir des substances susceptibles d'être intégrées dans la fabrication de médicaments, par exemple pour soigner des insuffisances cardiaques ou encore l'épilepsie. Peu d'espèces sont utilisées car la récupération des gouttelettes de poison à l'extrémité des crochets n'est pas chose aisée, en particulier pour les araignées de petite taille. De plus, la quantité obtenue est très faible.
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Écrit par
- Christine ROLLARD : docteur en sciences biologiques, maître de conférences au Muséum national d'histoire naturelle, Paris, enseignant-chercheur
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