ARBOVIRUS
L'expression anglaise Arthropodborne virus (qui signifie virus véhiculé par les arthropodes) a été simplifiée en « arbovirus », terme consacré par le Congrès de microbiologie de Montréal en 1966.
Il s'applique à plus de 400 virus dont certains sont connus depuis fort longtemps (le virus de la fièvre jaune est le premier virus isolé d'une maladie humaine, en 1903), mais beaucoup d'autres ont été découverts plus récemment. Leur mode de transmission naturel comporte par définition l'inoculation à l'hôte sensible (homme, animal) par une piqûre d'arthropode ( moustique ou tique par exemple) qui héberge le virus dans sa salive. Cet arthropode joue un rôle actif, car il est lui-même infecté par ce virus qui se multiplie activement dans son organisme. On dit que la transmission des arbovirus est biologique par opposition à la transmission dite mécanique comme celle de la myxomatose du lapin, au cours de laquelle le moustique se comporte en « aiguille volante » et transmet le virus attaché à ses pièces buccales sans qu'un cycle d'infection puisse être mis en évidence chez l'insecte.
Les divers groupes d'arbovirus
L'ensemble des arbovirus se définit donc par un critère épidémiologique (mode de transmission) ; mais ultérieurement, l'étude de leurs propriétés biologiques a permis de les classer en plusieurs groupes très différents les uns des autres. Ce démembrement s'est fait grâce à la découverte du phénomène de l'hémagglutination : des extraits d'organes infectés, riches en virus, sont capables d'agglutiner les globules rouges de poussin ou d'oie, ce qui permet un titrage de la quantité de virus présente et aussi la recherche de différences spécifiques entre les souches grâce aux méthodes immunologiques fondées sur la spécificité des anticorps. Ces dernières méthodes ont permis de rassembler vingt-cinq arbovirus au sein d'un groupe A (encéphalites équines américaines, chikungunya, etc.). Cinquante-neuf possèdent les caractères communs du groupe B (fièvre jaune, dengue, encéphalites à tiques, etc.) ; onze ceux du groupe C ; dix-huit peuvent se regrouper autour du virus Bunyamwera et treize autour de l'encéphalite de Californie. D'autres petits groupes sont connus et il reste un nombre important de virus non groupés, c'est-à-dire n'ayant aucune relation immunologique avec les autres. Leurs noms rappellent soit la maladie qu'ils provoquent (fièvre jaune), soit la région géographique où ils ont été isolés la première fois (West Nile) ; quatre-vingt-quinze d'entre eux sont capables de provoquer une maladie naturelle chez l'homme. Par ailleurs, l'étude de leur morphologie, de leur structure et de leurs caractères biologiques a permis de les classer dans les familles classiques, décrites pour la classification des virus, qui sont définis par des caractères tels que la nature de leur acide nucléique, la symétrie de leur nucléocapside ou la présence d'une enveloppe lipidique. La majorité des arbovirus entre ainsi dans quatre familles : les Togaviridae, les Bunyaviridae, les Rhabdoviridaeet les Reoviridae.
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Écrit par
- Claude HANNOUN : professeur à l'Institut Pasteur, chef de l'unité d'écologie virale
- Jean-François SALUZZO : docteur en pharmacie, docteur ès sciences, directeur expert virologie, Sanofi Pasteur
Classification
Média
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