ARBRE
Écologie
La répartition des arbres en altitude et en latitude est étroitement liée au climat. Dans les régions chaudes tropicales et subtropicales, les arbres poussent partout où la sécheresse de l'air et du sol ne les en empêche pas (bordures des déserts chauds). Les arbres des savanes et des caatingas se sont adaptés à ce milieu relativement sec ; ils possèdent un rhytidome très épais, des feuilles épaisses souvent recouvertes de cire, ou charnues, et leur tronc tortueux contraste avec le port élancé des arbres de la forêt dense. D'autres possèdent de véritables réserves d'eau dans leur tronc (arbres-bouteilles). Sur les montagnes et dans les régions froides du globe, c'est la température qui limite l'aire des arbres. De taille généralement faible, ils ont souvent de petites feuilles enroulées sur elles-mêmes (Éricacées). Une corrélation nette existe entre les limites altitudinales et latitudinales des arbres. Dans les régions tropicales, la forêt peut atteindre 4 000 m (Ruwenzori, Himalaya) ; dans les Alpes, elle ne dépasse guère 2 200 m ; dans les Carpates du Nord, 1 550 m ; et dans le centre de la Suède, 1 000 m. On sait que tout au Nord (Labrador, Laponie), même au niveau de la mer, elle cède la place à la toundra arctique. L'influence de la taille des massifs est également certaine ; plus la montagne est haute, plus la limite supérieure des arbres l'est. Ce phénomène se voit bien en Suisse : la forêt des Préalpes (Santis, Pilate) hautes de 2 000 à 2 500 m ne dépasse pas 1 650 m ; celle des Alpes (Valais, Bernina), qui culminent à plus de 4 000 m, atteint 2 500 m.
Toutes les familles ou espèces ligneuses ne sont pas également adaptées aux mêmes climats. Les aires des Palmiers (tropicaux), de Fagus et de Nothofagus (tempérés) et d'Alnus viridis (boréal) le montrent bien.
On remarquera que l'aulne vert se situe dans les Alpes à une altitude plus élevée que le hêtre, de même son aire générale est plus nordique.
D'autre part, les forêts se comportent tout autrement que de simples juxtapositions d'arbres. Leur feuillage crée un microclimat à périodicité régulière, tant par leur ombre que par l'intense évaporation due à sa formidable surface. Quand il tombe, formant la litière, il restitue au sol une quantité importante des éléments qu'y avait puisés l'arbre pour assurer sa croissance et il apporte des ions nouveaux grâce à l'assimilation chlorophyllienne.
Les arbres isolés, cependant, constituent une micro-formation qui n'est pas sans importance pour leurs voisins. Qu'un arbre vienne à s'installer dans un défrichement, il ne tarde pas à être entouré de tout un cortège de plantes de sous-bois, croissant grâce à son microclimat. C'est à un phénomène de cet ordre qu'est due la savane « à boqueteaux » de certaines régions tropicales, chaque bosquet ayant un arbre comme origine.
Les ensembles qui accompagnent les arbres comprennent aussi de nombreuses espèces épiphytes, parasites ou saprophytes. Les épiphytes y sont beaucoup plus rares que dans la forêt, à moins qu'ils ne soient aptes à supporter une sécheresse relative et une luminosité plus forte (Broméliacées). Les Cryptogames ne sont pas les mêmes. Dans une hêtraie humide de nos régions, on rencontrera sur le tronc des arbres peu de lichens (Sticta, Nephromium) et de nombreuses mousses et hépatiques (Isothecium, Orthotrichum, Tetraphis, Phagiochila, Radula, Metzgeria) ; des hêtres isolés porteront d'autres genres (Evernia, Xanthoria, Ramalina, Thuidium, Neckera, Barbula, Amblystegium, Lophocolea, Madotheca).
Signalons également que les arbres abritent toute une faune qui leur est propre. Sans parler des oiseaux, des adaptations précises permettent cet habitat à des mammifères (le rongeur Anomalurus à queue prenante ; l'écureuil volant,[...]
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Écrit par
- Gérard CUSSET : maître assistant à la faculté des sciences de Paris, secrétaire de la Société botanique de France
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